Trois ans, d’amour et de mots


Cette semaine, Les mots a l’affiche a trois ans.

Cette semaine, je prends conscience du chemin parcouru et j’ai un sourire aux lèvres qui ne semble plus vouloir me quitter : trois années à écrire, à rêver et imaginer. Ces trois années où la crise sanitaire s’est invitée, au coeur de l’hiver, et qui m’a poussée dans mes retranchements et à vaincre mes peurs et limites.

Je me souviens de ces journées, fin mars, à compter et calculer, à chercher des solutions, moi qui détestais tant la comptabilité. Je me souviens à imaginer une nouvelle stratégie de développement en plein confinement, à mettre à l’affiche mes pensées, mes peurs et mes rêves pour essayer d’aller de l’avant.

Je me souviens m’être rapprochée de vous, de m’être confiée, d’avoir partagé tout ça à travers des mails et sur les réseaux sociaux. Je me souviens de vos retours, de longs échanges et votre soutien inconditionnel. Vous qui m’avez appris, au coeur de la tempête, à continuer de danser et de croire, plus que jamais, en la force des mots.

Cette semaine, Les mots à l’affiche a trois ans, et des rêves pour les vingt années à venir. Et ça, c’est grâce à vous : vous et votre confiance, vous et vos suggestions et conseils précieux, vous et vos mots qui me portent et m’encouragent chaque jour.

Vous qui m’avez permis, oui, de vivre de mon rêve : de vivre, littéralement, de mots et d’affiches. Alors oui, je crois plus que jamais au pouvoir des mots, et en leur pouvoir de transformer notre réalité.

Pour fêter ça, c’est l’occasion de vous dévoiler la nouvelle collection, à l’image de ces derniers mois : des mots pour croire en soi et ses rêves, d’autres pour prendre soin de soi comme on prend soin de ceux qu’on aime, des mots pour son fils ou sa fille, d’autres encore pour dire merci à son parrain ou sa marraine, ou encore pour célébrer les beaux moments entre amis à travers un apéro… .

J’ai imaginé cette nouvelle collection comme une ode à la vie, à sa liberté et sa douce folie si nécessaire pour se sentir vivant. Je l’ai imaginé comme un talisman pour contrer les jours de doutes, et de tempêtes.

Je vous souhaite, de vous rappeler, chaque jour, combien vous êtes fantastique,

Je vous souhaite, plus que tout, de croire en vous, d’oser et de réaliser vos rêves,

Les photographies ont été prise par Marion, photographe de mariage à Toulouse.

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Je ne sais pas choisir


J’ai déposé mes affaires dans une maison en briques au bord du Tarn.

D’ici, je découvre une vie plus lente et respectueuse de mon rythme. Chaque matin, je m’émerveille de ce ciel bleu qui me manquait tant depuis mon appartement toulousain. J’écoute les oiseaux, le bruit du vent sur les arbres et le silence. Je ralentis. Je vais au marché. Le soir, on allume le barbecue et je savoure l’odeur des grillades.

Je savoure de vivre dedans-dehors. 

Chaque jour, je m’étonne de cette sensation d’être en vacances, sans que cela soit les vacances, sans devoir faire mon sac dans quelques jours pour rentrer à Toulouse cette fois. Je suis en équilibre. Je m’étonne. Je découvre. Je savoure cette douce sensation. 

Tout s’est fait très vite : une annonce, un coup de coeur, une visite. Un « cap ou pas cap » prononcé sans réfléchir ; et qui glisse, instantanément des étoiles dans les yeux. Et nous voilà, un mois plus tard, locataires de la maison rêvée dans une région que l’on aime tant. 

On me demande souvent comment je fais pour choisir, si je suis sûre de moi et si je n’ai pas peur de le regretter. Si tout ça, ce n’est pas un peu irresponsable et prématuré quand même et si j’ai bien réfléchi en amont. 

Je réponds toujours, avec le sourire, que je ne sais pas choisir. Je veux tout. Je sais écouter mon coeur, mes émotions et mon intuition. Je sais sauter dans le vide et courir vite avant d’avoir peur – et d’intellectualiser ce que je suis en train de faire. 

Je sais avancer sans me poser de questions. Je sais, je crois, oui, me faire confiance : me faire confiance en ma capacité à m’enrichir de chaque expérience, à aller de l’avant et à ne jamais rien regretter. Je sais le plaisir d’oser et du dépassement de soi, celui aussi d’explorer le monde et ses possibles. Je fais partie de ces personnes qui croient que la beauté de la vie se cache dans son étonnement et ses découvertes. 

 


C’est d’ailleurs ce que j’ai toujours fait depuis que je suis à mon compte. Je ne compte plus les personnes qui m’ont encouragée à créer mon agence de communication (oui, avec des bureaux et des salariés !) et qui m’ont assuré que j’allais détester mes journées à trente ans si je continuais de « stagner » – et que c’était bien dommage de refuser des contrats et de ne pas « s’élever ».

Je n’avais pas vraiment de réponses. Je n’avais aucune objection réelle si ce n’est un manque d’envie – là, c’est le moment où je fais ma tête d’enfant, et où je réponds PAS-ENVIE en boucle généralement quand on me demande pourquoi.
Sur le papier, toutes ces personnes avaient sûrement raison. Je savais juste, au fond de moi, que ce n’était pas la direction que je voulais prendre à ce moment-là. Que ce n’était pas le bon choix pour moi, même si on aurait pu le voir comme un « critère de réussite ». 
Ce n’était ni un manque d’ambition, ni de la peur ou un manque de confiance. Je savais juste que cela ne me rendrait pas heureuse. 


Durant près de dix ans, j’ai savouré ma liberté et mon absence de contraintes et de responsabilités : ma liberté de voyager, de pouvoir m’occuper de mes proches quand ils ont eu besoin de moi, et de ralentir quand j’en ai eu besoin à mon tour. 
Ma liberté aussi de partir au Chili, au Mexique, en Thaïlande, en Australie sur un coup de tête. La liberté de travailler où je voulais et au rythme que je souhaitais. 

Je savais que les réponses viendraient, que mon quotidien et mes besoins évolueraient avec le temps. Je me fais confiance. L’attente ne me fait pas peur.
Et si j’oublie et que je commence à douter, j’ai ces mots de Rilke qui me rappellent à l’ordre : “Je vous prie d’être patient à l’égard de tout ce qui dans votre coeur est encore irrésolu, et de tenter d’aimer les questions elles-mêmes comme des pièces closes et comme des livres écrits dans une langue fort étrangère. Ne cherchez pas pour l’instant des réponses, qui ne sauraient vous être données ; car vous ne seriez pas en mesure de les vivre. Or, il s’agit précisément de tout vivre. Vivez maintenant les questions. Peut-être en viendrez-vous à vivre peu à peu, sans vous en rendre compte, un jour lointain, l’entrée dans la réponse ». 


Doucement, l’idée de Les mots à l’affiche a grandi en moi. J’ai rédigé la première affiche fin 2013, vendu la première en 2017, lancé Les mots à l’affiche en 2019. Ce n’était pas prévu. En 2020, j’étais enfin prête à m’ancrer dans un nouveau projet. A négocier avec ma liberté et ma passion des mots et du graphisme.
J’avais trente ans et j’étais à ma place. 

Alors, oui, je ne sais pas vraiment encore à quoi ressembleront les prochains mois. Je n’ai pas encore mis mon appartement à louer. Je ne sais pas choisir. J’attends les réponses. Il y a des questions sur les distances entre l’atelier, mon imprimeur et cette maison-là. 

Je ne me presse pas. Je me laisse bercer les questions. Les réponses et ajustements viendront. Et en attendant, je savoure, les yeux grands ouverts, cette recherche d’équilibre et ce champ des possibles. 

C’est étrange et doux comme sensation. Cela bouscule toutes mes habitudes et repères. Cela me bouscule. Je suis un peu loin de tout, et un peu plus près de mes émotions. 

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Et cette douce folie,


Il y a quelques semaines, une amie me demandait comment faire pour mieux vivre ce quotidien de confinements successifs. Je lui ai répondu que j’avais besoin d’air frais, de nature et d’espace – de liberté, de poésie et de douce folie. C’est exactement ce qui me manque depuis un an.

Quelques jours avant, j’en avais parlé à mon amoureux après l’annonce du confinement. On rentrait de la montagne et je lui disais que j’appréhendais le retour à Toulouse, que chaque confinement me semblait plus difficile à vivre. Sur un coup de tête, je lui demandais s’il était cap de s’installer à la campagne.

Quelques secondes plus tard, je lui montrais la première annonce sur laquelle j’étais tombée en poussant des « oh« , et des « ah« , et « je la veux ! » – je suis très mesurée comme personne.
Quelques minutes plus tard, je répondais à l’annonce.
Mardi dernier, on visitait la maison.
Mercredi prochain, on aura les clefs d’une maison qui donne sur un ciel bleu.

Cela me semble incroyable de l’écrire. Je ne sais pas encore vraiment comment je vais m’organiser entre Toulouse, l’atelier et cette maison. Il y aura, sans doute, quelques tâtonnements et ajustements pour trouver notre équilibre.

Alors, si je ne crois pas que la fuite soit souvent la solution ; je sais aussi qu’aujourd’hui, ce nouveau chemin et ce changement de perspective me rendent immensément heureuse et joyeuse. Je sais que l’on y sera bien pour créer-imaginer-écrire-dessiner-lire-flaner-rêver et s’étonner, oui, du ciel bleu. J’ai encore beaucoup d’inconnues qui clignotent dans ma tête ; mais je porte en moi l’apaisement des lendemains heureux.

Et ça, ça fait plus d’un an que cela n’était pas arrivé, que j’avais oublié les mots « rêves », « douce folie » et « projets ».

Alors, je savoure et serre fort cette émotion qui éclot en moi : demain, le ciel sera bleu.

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