A nos rêves et intentions


Quels sont vos rêves ? Quelles sont vos intentions et envies profondes pour 2023 ? Quels sont vos projets ? Qu’est-ce qui fera, que vous pourrez vous dire, en décembre prochain, que votre année fut réussie ? 

En 2023, je voudrais ralentir et respirer. Je voudrais trouver un nouveau rythme avec Les mots à l’affiche. Faire moins mais mieux. Saisir les obstacles, la joie et la poésie. Être plus organisée et apaisée. 
Je voudrais mes mots dans des lieux un peu plus grands comme Fleux ou Le bon marché. Je voudrais, enfin, oser. 
Je voudrais travailler sur l’accessibilité à la littérature et mettre en affiche des auteurs que j’affectionne. 

Et puis, je voudrais prendre du temps pour moi sans penser, une seconde, à demain. Sans le faire pour être plus productive le jour d’après – parce que c’est important pour la productivité. Je voudrais prendre du temps pour moi parce que l’on a qu’une vie, et que le travail, même avec un travail qui fait battre mon cœur fort, ce n’est ni tout ni l’essentiel. Je voudrais savourer des moments sans culpabilité seule, avec ma famille, mes amis et mon amoureux. 

Je voudrais courir moins vite mais mieux. Je voudrais des vacances, des vraies. Sans mail, sans notification, sans boule au ventre. Sans penser à l’avalanche qui m’attend à la rentrée. 

Je voudrais à nouveau aussi mettre mon sac à dos. Vous savez celui qui me fait ressembler à une tortue, qui me donne une énergie folle et me fait parcourir le monde. 
Je voudrais m’étonner, rêver, vibrer face à d’autres paysages, d’autres cultures, d’autres saveurs. Je voudrais me sentir, à nouveau, minuscule et infiniment forte face à la beauté et la magie de la nature. Je voudrais du silence. Je voudrais voir-écrire-photographier la beauté du monde. 

Et vous, alors, quels sont vos rêves-intentions-projets pour 2023 ?
On fait le point, ensemble, en décembre prochain ? 

Vous aimerez aussi
C'est promis

L’horizon bleu comme boussole

Je suis sur la route. Je suis sur la route vers l’océan. Je suis sur la route vers l’Espagne.

J’ai les yeux encore endormis et la lenteur du trajet me secoue. La fatigue me colle au corps, ou au cœur, je ne sais plus trop. J’ai passé la semaine à courir et à jongler pour avoir le moins de mails, SMS, choses et bricoles urgentes dans ma petite tête.

Et puis, voilà, cinq heures s’étendent devant moi. Voici le calme, le silence et la lenteur. À l’horizon, le brouillard. Dans les oreilles, de la musique douce.

Je suis sur la route pour tenter d’écrire et de retrouver un peu d’apaisement et de sens loin des notifications incessantes, des rendez-vous qui s’accumulent sur l’agenda et du temps qui semblent s’évaporer entre le réveil et la nuit.

Je suis sur la route pour ouvrir les yeux, explorer et prendre un peu de hauteur. Pour longer la côte, m’étonner de la couleur du ciel et me dire, comme à chaque fois, que j’aimerai bien vivre en Espagne. Ou qu’importe le lieu, tant qu’il y a des nouveaux repères, des belles personnes à rencontrer, des plats à découvrir et un monde à tisser.

Je suis sur la route et je me rappelle mes 19, 25 et 30 ans où je parcourais le monde en faisant des sauts, parfois, pour retrouver mon nid et mes essentiels. Je me souviens de cet équilibre délicat que j’avais fini par trouver. Je voulais tout voir tout connaitre tout comprendre. Je ne savais pas encore que ma quête était vaine.

Je ferme les yeux et je me souviens de la beauté du monde et de ce sentiment de solitude qui me saisissait parfois aussi dans ces instants-là. Je me souviens de ma fierté de partir, avec mon sac à dos, pour le bout du monde. Des paysages désertiques au Chili, de la beauté de Petra, des petits-déjeuners à Singapour et des routes infinies en Australie. C’était beau, grand, infini.

Je découvrais, au bout du monde, une force en moi insoupçonnée.

Vous aimerez aussi
C'est promis

Et, rester vivante


Ouvrir les yeux. Tirer les rideaux et observer, par la fenêtre de l’hôtel, les couleurs du ciel. Il est tôt. Six heures, peut-être sept. Il est tôt et il fait déjà chaud. Le ciel est rose-jaune-orange et éclaire le Vieux-Port. 

Vite, se glisser dans une robe et enfiler des nu-pieds. Vite, saisir l’appareil photo, le carnet rouge et le chapeau qui sent bon les beaux jours. Claquer la porte. Les yeux encore endormis, se retrouver, en tête à coeur, dans les rues de Marseille. 

Marcher, seule, le nez au vent. Marcher vers l’horizon bleu. Marcher et savourer le silence. Oublier les mots. Saisir la solitude. Croiser, sur le chemin, quelques pêcheurs s’affairer. S’étonner de leurs gestes minutieux et de la lumière dorée qui les enveloppe. Surtout, ne pas faire de bruit. Surtout, rester discrète. Observer le spectacle. Ouvrir les yeux. Puis, les fermer et tenter de capturer chaque détail et expression. Sentir le bonheur grimper en soi. Poursuivre la route. 

Marcher, le sourire aux lèvres, sans chemin tracé. Se rappeler que la destination importe peu face à la force du voyage. L’appareil photo accroché au cou, sentir le poids sur la nuque. Apprivoiser cette douleur presque oubliée. Photographier, rêver, respirer. Oser. Oublier la carte, explorer le territoire. Grimper. Prendre à gauche, puis à droite. A nouveau à droite. L’intuition en bandoulière, les désirs comme boussole. Etre égoïste. Monter les escaliers, encore. Le coeur qui secoue et le corps moite, ou peut-être l’inverse. Observer la ville et son horizon bleu qui s’éveillent, qui révèlent. Les yeux écarquillés, retrouver sa respiration, la joie et l’étonnement des premières fois. 

Vers neuf heures, s’arrêter boire un café face à la Vieille Charité. Ouvrir le moleskine et y déposer quelques mots et émotions. Sentir, déjà, le soleil brulant sur la peau. Serrer sa chance d’être là ici et maintenant. Se faire la promesse de voyager, à nouveau. De rester en éveil et de partir à la découverte du monde. De ne jamais se laisser engluer par le rythme effréné du quotidien, par les injonctions, par les « demain » qui n’en seront peut-être jamais. 

Et qu’importe si ce n’est pas raisonnable, si le moment n’est pas parfait – il ne le sera jamais -, si l’on ferait mieux de penser à la bise qui viendra ; qu’importe la vie est si précieuse, fragile et éphémère pour ne pas la saisir. 


Se faire la promesse de rester, toujours, vivante.

Vous aimerez aussi
C'est promis