Deux mille vingt


Si je devais conserver un seul mot pour définir 2020, cela serait grandir.

2020, en me poussant dans mes retranchements, m’aura poussée à me reconnecter et à me retrouver. En 2020, j’ai appris la peur et la solitude. Celles, vous savez, qui vous collent au ventre, vous empêchent de dormir et serrent le cœur des jours durant.

J’ai observé le ciel, écrit et travaillé beaucoup depuis le table de la salle à manger. J’ai découvert des chemins de traverse. Au printemps, j’ai plongé dans des voyages immobiles. Il n’y avait plus, subitement, la possibilité de jeter des kilomètres pour fuir le quotidien. Pour retrouver mon équilibre et mon souffle dans l’horizon bleu.

Alors, à l’arrêt, j’ai cherché un moyen de m’évader. Après des années de fuites, je me suis trouvée. J’ai appris à composer avec ma sensibilité et mon trop plein d’émotions. J’ai fait la paix avec ma fragilité.
Tout à coup, j’ai eu besoin de faire le tri. J’ai rangé, ordonné, jeté. Malgré le froid, j’ai ouvert les fenêtres. Je manquais d’air. J’ai fait le tri, et le vide. J’ai dit au revoir à des habitudes, à des amours et des addictions.

Un soir d’avril, j’ai choisi la douceur, la liberté et la sérénité. Il faisait, à nouveau, doux.
J’ai arrêté de chercher des excuses partout et tout le temps. Aux autres, à moi, à la vie. Je me suis redressée et j’ai appris à m’aimer inconditionnellement. Je me suis affirmée. Je me suis détachée de mes peurs. J’ai plongé dans le vide. J’ai appris à dire non. J’ai élevé la voix pour la première fois depuis des années. J’ai appris la force du silence et l’amour de soi. J’ai accueilli les incertitudes, l’injustice et la colère. J’ai imposé, quand je le pouvais, mes limites et mes valeurs. J’ai appris à me faire confiance et à me choisir.

Fin novembre, un matin, le soleil et l’apaisement m’attendaient. J’avais retrouvé cette confiance en la vie et aux lendemains. J’avais apprivoisé la peur et le silence. Je savais ce jour-là à nouveau que les beaux jours seraient devant moi.

A côté, il y a avait le mot liberté qui m’accueillait : 2021, de la lumière et de la liberté, d’accord ?

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Huit ans de nous


Ce week-end, c’était l’anniversaire de cette petite chose mignonne. Alors, on a fait des longues balades, des câlins et un détour chez le boucher.

Holly a eu huit ans. Je n’aurais jamais cru pouvoir l’aimer aussi fort et qu’elle rendrait mon quotidien aussi doux, drôle et joyeux. Qu’elle me rendrait aussi, à sa façon, un peu plus forte, grande et adulte.

Ensemble, on a bravé des tempêtes. Elle est la spécialiste pour faire le clown et me faire rire quand mon univers devient trop gris. Elle me pousse, chaque jour, à prendre l’air, à respirer et à observer le ciel. A ralentir et à vivre. Elle me fait tout oublier à coup de ronrons, de gratouilles et de câlins. Elle est ma fenêtre de respiration quand je travaille trop et que j’oublie de penser à moi. Elle est mon point d’ancrage à chaque fois que je tangue.

Je suis la spécialiste pour fuir quand il faut s’engager et prendre une décision importante. Pourtant, ce jour-là, quand j’ai croisé sa petite bouille, je n’ai pas réfléchi. J’avais vingt-quatre ans. Je venais de terminer mes études. Je ne savais pas vraiment où je voulais aller.

Une fois à la maison, j’ai paniqué. Je me suis sentie submergée par les responsabilités : comment s’occupe-t-on d’un autre que soi quand on a l’impression d’être encore un bébé ? Elle me semblait si fragile et minuscule. J’avais peur de ne pas être à la hauteur de cette petite vie.

Et vous savez quoi ? Huit ans après, tout va bien et c’est sûrement la plus belle décision de ma vingtaine. On grandit, on s’aime, on voyage – et on fait des affiches – ensemble.

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Et puis, novembre


Ici, ça fluctue et secoue.

On est en zone de turbulences. J’essaie de me concentrer sur ce que je maîtrise et de laisser passer le reste. Je respire lentement. J’écoute le ronronnement d’Holly.

J’observe le ciel en me rappelant, qu’à l’image des nuages, tout évolue, tout passe, tout change. Que derrière chaque ciel gris se cache un invincible été.


Quand je sens que je tangue, je me console en pensant que cela n’est – pour le moment – qu’une histoire de quelques semaines et que cela ne sert à rien d’imaginer demain. Demain, tout ira bien, puisque c’est écrit. Qu’on est forts et résiliants quand je vois ce que l’on a, tous, accompli depuis le premier janvier.


Et puis, malgré tout, je me demande à quoi ressemblerait un Noël confiné et l’économie après un Noël qui n’en n’est pas un. Je pense beaucoup à toutes les personnes en souffrance. Je pense aux élections américaines, aux attentats, à cette liberté et folie qui semblent s’être évaporées depuis quelques mois déjà.

Je pense à ce qu’ils appellent « le monde d’après » et à ma place dans celui-ci.



Certains jours, je semble avoir de l’énergie pour rendre le monde, à ma portée, un peu plus tendre à coup de mots et de regards positifs. Je mets en place des routines et des projets pour tenter de ne pas me laisser engloutir, pour rendre ce moment un peu plus joyeux, pour continuer à m’étonner de la beauté du monde.

D’autres, j’ai envie de glisser sous ma couette en attendant que le soleil brille. Je voudrais pouvoir, sur un coup de tête à nouveau, prendre la route, oublier les heures, la fatigue et kilomètres, et m’arrêter quand j’en aurais retrouvé le soleil et la mer.


J’ai cette chance et facilité d’être, par nature, joyeuse et enthousiaste. Je sais que la tempête intérieure va s’amenuiser au fil des jours. Je le sais et je suis confiante.
En attendant, je m’autorise à ralentir, à rêver, à aimer, et à prendre soin de moi et de ceux qui éclairent mon ciel.

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