Cela n’est jamais vraiment prévu et organisé à l’avance. Pourtant, je le sais. Cela fait bientôt dix ans que je travaille à mon compte et je commence à plutôt bien me connaître.
Chaque été, je ralentis. Je vis au ralenti. Je suis la ralentie.
Il y a cette chaleur, que j’aime tant, qui me berce et m’enveloppe. Les escapades sur un coup de cœur, les vitres ouvertes et les chansons que l’on chante un peu trop fort, un peu faux aussi, sur le trajet. Les villages et les paysages inattendus rencontrés sur le chemin, et mes « oh » et « ah » d’émerveillement comme si d’un été à l’autre j’oubliais la beauté des routes et du ciel d’été.
Les baignades en fin d’après-midi et les soirées qui s’étirent à observer les étoiles. L’odeur du barbecue et celle de la lavande. La peau salée et les cheveux qui ondulent et prennent une couleur caramel à mesure que l’été avance. L’orage qui surprend au milieu de la nuit et les petits déjeuners sur la terrasse au soleil.
Il y a les siestes improvisées dans l’herbe et les livres dévorés à l’ombre d’un arbre. Les rêves qui infusent, la lumière et les couleurs des beaux jours qui semblent mettre un filtre poétique sur le moindre geste du quotidien.
Il y a cette drôle de façon de se créer du temps juste pour soi, à soi, de le tordre et de l’étirer. Cette façon, brutalement, d’être attentif à son rythme et à son intuition, de se retrouver et de se surprendre à observer son imagination en ébullition.
Les photographies ont été prises à la joli maison d’hôtes Camella Lloret dans l’Aude.