11 mois


On dirait l’été.

Le temps semble s’être ralenti, suspendu dans la lumière des journées sans fin. On dirait les ballons à confettis qui flottent dans le salon, et cette musique joyeuse que tu adores, celle qui te fait te trémousser, rire, tournoyer. 
Et moi, je danse avec toi.

Toi, déjà, qui rampes vers tes un an. Si vite. Si sûr. 
Toi, qui fonces vers la vie comme si elle t’appartenait déjà.
Toi qui cours vers ta chance. 
Toi, qui attrapes ton bonheur à pleines mains.

On dirait l’amour fou. L’amour qui explose à l’intérieur, qui fait battre le cœur à mille à l’heure, celui qui balaie tout sur son passage : la fatigue, les doutes, l’inquiétude, et cette joie brute, démesurée.

Cet amour qui me tord le ventre quand je pense mal faire.
 Celui qui me pousse dans mes retranchements, et me confronte à cette peur viscérale de te perdre, de ne pas être assez.

Alors, c’est ça, devenir mère. Etre ta maman. 
C’est aimer jusqu’au vertige, c’est grandir chaque jour, avec toi.

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Petit être minuscule


Sa bouche qui me dévore.


Sa main potelée qui s’agrippe, se colle, m’étreint.
 Il me mange. Il me respire. Il se blottit contre moi, ou peut-être est-ce moi. Nos frontières sont floues. Troublées, douces, poreuses.

Je ferme les yeux. Je le savoure, je le caresse.
Il me console d’un rien. Il me rassure de tout.
À ses côtés, le temps suspend sa cavalcade. C’est nous, et puis le monde. 

Petit être minuscule si tendre ; tu as illuminé mon quotidien. Tu as fait briller mon étoile.

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10 mois


Dix mois de joie, de tendresse, de câlins. D’amour qui grimpe, qui grimpe, qui grimpe. Et qui fait des bisous. Dix mois d’amour qui se glisse qui éclate partout. Dans les nuits hachurées. Dans chacun de mes silences, de mes doutes. Dans mes colères. Dans cette culpabilité qui collent au corps, au coeur jusqu’aux cils parfois. 

Dix mois à perdre toute notion de temps, de priorités, de la vie d’avant toi. 

Dix mois que tu grandis si vite si vite mon trésor. Dix mois et tu étais encore au creux de moi, et te voilà déjà à gambader partout. A dire maman, à te dandiner quand on met de la musique, à rire aux éclats quand on danse. 

On nous avait pourtant prévenu. Tout passe si vite – tout. On nous avait mis en garde. Profitez, profitez. 

Alors, je passe le plus de temps possible a tes côtés. Je t’observe grandir. Je sais que demain ton enfance et les nuits sans fin seront déjà loin. Je sais combien ces moments sont précieux et éphémères. 

Je savoure. Je te dévore. Je me blottis contre toi. Ta peau douce contre la mienne fatiguée. Tes petites mains sur mon visage. On joue. Je te cajole, aime, savoure. Je t’écris pour me souvenir. Pour conserver une trace, pour te raconter, pour palier ma mémoire défaillante. Je t’écris pour que tu saches, quand tu seras grand, la vie douce quand tu te blottissais contre moi pour un chagrin, pour un câlin, pour un rien.

Tu es ma plus belle découverte, ma plus vertigineuse aventure. Mon plus grand défi. 

Tu es mon refuge, mon rempart contre les injustices, la colère et ce monde qui ne tourne pas rond. Ce rempart bouleversant qui me pousse, chaque jour, à dépasser mes limites et à redéfinir mes frontières. 

Dix mois, dis-moi que cette vie, à tes côtés, sera toujours aussi remarquable.

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