Notes de fin février


Depuis des semaines, je range. J’organise. Je jette, je donne. J’ordonne. Je fais des dossiers. J’essaie d’apprivoiser mon bordel et mes incertitudes. L’idée me fait sourire quand je l’écris. Pour la première fois en dix ans, rien ne dépasse dans la bibliothèque. Ni dans la cuisine, ni dans les placards, ni même dans les dossiers de mon ordinateur.

Tout est propre, à sa place. Et même s’il est encore bien ancré à l’intérieur, mon joyeux bordel semble s’être évaporé quand je regarde mon appartement.

Les journées douces d’hiver, je coupe le chauffage. J’enfile un gros pull et j’ouvre les fenêtres. J’ai besoin de silence, d’espace et d’air. J’enlace ma solitude. Je vais marcher. Souvent seule, parfois avec Holly. Plus les saisons défilent, plus Holly préfère le canapé à nos longues balades. En automne, elle aura douze ans.
J’observe le ciel bleu. Je respire. Je choisis les trottoirs au soleil. Je prends des photographies. J’écris à nouveau. J’écris les doutes, les peurs et mes incohérences. J’écris pour y mettre de la distance. J’écris pour calmer mes angoisses.
J’écris pour tenter de retrouver mon souffle.

Ce n’était pas arrivé depuis des années. Je ressens le désir de conserver une trace de ces émotions passagères. De jouer avec. De les modeler, de les transcender. Je ne sais pas quelle forme cela prendra encore.
Depuis le 1er janvier, je prends une photographie par jour.
Je trouve cela fabuleux de retrouver le chemin et la connexion avec ma créativité. Avec cette pulsion, si singulière, de vie.

Je sens que je mue. Je sais que je suis en transition. Je vais bien. Et même si c’est parfois inconfortable, je crois que c’est ça finalement grandir et devenir adulte : sentir le poids des responsabilités et apprendre à y faire doucement face. S’entourer de douceur. S’organiser plutôt que de se laisser couler, plutôt que de faire l’éloge de la fuite.

Apprendre à nager, à flotter et à regarder avec calme l’horizon bleu.

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C'est promis

Vos commentaires
sont des petites douceurs
Mille mercis à vous

  1. Votre dévouement au rangement et à l’organisation de votre espace transparaît à travers vos mots. On dirait que vous avez fait tout un voyage, affrontant à la fois le désordre physique et les doutes intérieurs. Trouver du réconfort dans la simplicité d’un environnement propre et ordonné est vraiment stimulant. Et votre étreinte de solitude, accompagnée de la compagnie de Holly lors de vos promenades, ajoute une belle couche à votre histoire. La façon dont vous décrivez votre lien avec la nature, en profitant de l’air frais et en capturant des moments grâce à la photographie, est incroyablement évocatrice. C’est inspirant de voir comment vous canalisez votre créativité et trouvez un sens renouvelé chaque jour. Vos réflexions sur la croissance et l’acceptation des responsabilités résonnent profondément. Les périodes de transition peuvent en effet être inconfortables, mais il est réconfortant d’entendre votre engagement à relever les défis avec grâce et douceur. Votre analogie avec l’apprentissage de la natation, de la flottaison et du calme face à l’horizon résume l’essence de la résilience et de la résilience. Merci de partager votre voyage avec autant d’ouverture et de sincérité. C’est un rappel pour nous tous d’accepter le changement, de nourrir notre créativité et d’aborder les incertitudes de la vie avec courage et compassion.

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  2. Juliette

    J’ecris assez tenativement, car je n’ose encore pas trop d’ecrire en francais, bien que c’etiat la premiere langue que je parlais. Mais je me recnnais telllement dans ce que tu decris ici. Reprendre son espace, serait-t’il chez soi ou dans son cartier (oi bien dans des quartiers tout neuveaux). Et Molly est adorable. J’ai trop hate de lire plus sur ton blog. Et je m’abonne toute de suite.

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