Et cette pudeur-là,


Depuis que cet espace a grandi, depuis que j’ai grandi avec lui aussi ; souvent la pudeur s’est immiscée entre les mots et les images.

Bien sûr, pour me protéger avant tout ; aussi parce que les personnes qui m’entourent n’ont pas, je crois, à subir cette exposition-là. Et puis, parfois, peut-être, enfin, parce que notre histoire et nos liens me semblent bien trop intimes et précieux pour être partagé.

Certains jours, je regrette le temps de l’anonymat, le temps où je pouvais écrire les émotions brutes et publier des images sans réfléchir aux conséquences. Sans imaginer, une seconde, qu’elles pourraient blesser, remuer, gêner. Qu’elles pourraient amener, parfois, des questions qui feraient, ensuite, rougir mes joues. Le temps où l’écriture ici avait pour unique objectif de se souvenir, d’apaiser et de panser. Où le simple fait d’évoquer une dimension professionnelle m’aurait fait sourire.



Je rigole souvent de cette exposition. Je rigole parce que je crois que je suis la personne la plus pudique au monde sur ma vie privée. Quand on me demande sur quoi j’écris : je réponds toujours, avec le sourire, que j’écris la vie, ma petite vie ; même si je sais que c’est assez faux.

J’écris le quotidien romancé. J’écris une minuscule part et je conserve les lettres capitales ailleurs. J’écris l’intime, les peurs géantes et la beauté du monde. J’écris les vertiges et les belles remontées. J’écris la poésie du quotidien. J’écris ce je qui me semble, souvent, si universel. J’écris Les mots à l’affiche et l’entreprenariat. J’écris la ville, les voyages, la trentaine. J’écris ce qu’est être une fille, une amoureuse, une maman d’Holly.

Je conserve, aux creux de moi, les cailloux, les cassures, les échecs non-dépassés et les détails, qui me semblent, trop personnels.


Et puis, finalement, des photographies, des images, parce qu’elles me touchent, m’émeuvent, et, souvent, parce qu’elles symbolisent beaucoup en exposant si peu. Parce que cet espace reste un carnet intime et sensible, un doudou d’adulte, parce que j’y confine mes émotions et souvenirs depuis plus de onze ans et que j’ai ce besoin de l’ancrer dans le réel.

Les photographies ont été pris dans le doux appartement-studio d’Ara et Pierre de Doux Août.

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C'est promis

Vos commentaires
sont des petites douceurs
Mille mercis à vous

  1. Les questions – qui viennent de proches, dans la vie réelle – qui peuvent faire suite à un billet publié sur un blog ou un réseau social…moi aussi je les redoute. Elles me mettent toujours hyper mal à l’aise. Elles sont pourtant assez légitimes et les rares personnes à qui j’ai confié cela avaient du mal à comprendre ma réaction. Elles ne comprennent peut-être pas que les mots que j’ai laissé là ne seraient probablement jamais sortis par voie orale et que donc, les commenter après coup, me gène !
    Bonne soirée May!
    Mélanie

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