
Aujourd’hui, j’ai vingt-sept ans. Je souris à l’écrire. Je le trouve un peu grand ce nombre, presque imposant. Vingt-sept ans. Je crois que je me trouve encore un peu brindille un peu toute minuscule pour lui. Qu’importe, on a encore toute une année pour s’apprivoiser lui et moi.
Aujourd’hui, j’ai vingt-sept ans et je me sens bien. Mieux qu’à dix-huit, mieux qu’à vingt-deux, mieux qu’à vingt-six. Je lève enfin les yeux. Je respire. Lentement. J’ai moins peur du noir, de la solitude. De mes bleus aussi. Je me sens apaisée. Libre et apaisée.
J’ai vingt-sept ans et j’apprécie, pour la première fois, des moments en tête à tête. J’apprends doucement à m’aimer. Je prends soin de moi. Et si vous saviez comme c’est doux ce sentiment. Lentement et jour après jour, je noue un lien fragile. Entre ce qui bouillonne à l’intérieur et mon corps. Je m’équilibre. Je m’apprends. Je souris et découvre la bienveillance. Je ne cherche plus à gommer ce que j’ai longtemps juger comme des défauts. Je m’apprivoise. Je vais de l’avant. Je m’écoute. C’est doux. Tellement doux.
J’ai vingt-sept ans et je commence la danse classique. Un rêve d’enfance. Je crois que je suis enfin en paix. J’avance. Un pas après l’autre. Je relève la tête. Le regard. J’ai des envies de yoga et de bouts du monde. Et par dessus tout, je sais que ces envies-là ne sont pas des rêves inaccessibles. Grandir, c’est ça aussi, réaliser ses rêves et avoir mille étoiles dans les yeux. Tisser jour après jour un quotidien à son image.
J’ai vingt-sept ans et je porte des shorts et des bensimons. Je suis entrain de créer mon entreprise avec mon amoureux. Je regarde toujours par le hublot de l’avion comme si c’était la première fois. Je bois du thé à la vanille, mange des frites avec les doigts et envoie des SMS pour dire le manque le désir la peur. J’aime le cinéma français, les tulipes, et les marinières. Les mojitos et les soirées d’été. Je ne sais toujours pas me maquiller, me sentir à l’aise face à un groupe d’inconnus et faire du café. Et, je sais surtout que ce n’est pas important. J’ai le plus mignon des chiens. Une famille, un amoureux et des amis parfaits. J’ai vingt-sept ans et j’apprends la légèreté.
J’ai vingt-sept ans et la certitude que les plus belles années sont encore devant moi. J’ai enfin compris que cela pouvait être toujours aussi doux et magique de grandir après vingt ans. Que l’on pouvait alors fabriquer des choses encore un peu plus folles un peu plus grandes un peu plus incroyables. Et que non, non, non, les années après les études ne se ressemblent pas. Que le quotidien peut être tout aussi fou poétique joyeux. Et qu’en plus, on se connait un peu mieux et on s’aime un peu plus. On sait souvent, aussi, un peu mieux où l’on désire aller et comment on souhaite y aller.
Aujourd’hui, j’ai vingt-sept ans et la vie devant moi. Et, un sourire géant aux lèvres.



