Montréal et les joues rosies par le froid


 

Je ne savais pas trop quoi attendre de Montréal. Je ne savais pas non plus vraiment ce que je venais y chercher. A chaque retour de voyages d’amis, ils me disaient que je ne pourrais qu’aimer cette ville, ils me répétaient d’y aller et que j’en tomberai à coup sûr amoureuse. Il me disait. C’est une ville qui te ressemble, tu verras, tu t’y sentiras bien. C’est une ville solaire et lumineuse. Ils me racontaient, le sourire aux lèvres, sa fraicheur et sa poésie. Son enthousiasme, sa luminosité et son ouverture.

Je suis venue avec la naïveté d’une enfant qui prend un vol, pour la première fois, pour le bout du monde. Je suis venue avec des étoiles dans les yeux et la fatigue qui colle au corps. Je suis venue en me promettant de ralentir et d’ouvrir, encore un peu plus grand, les yeux.

J’ai fait mon sac quelques heures avant de prendre mon vol. Je ne savais pas trop si mes pulls seraient suffisants pour affronter les températures négatives ou si j’allais finir glacée. Je ne savais pas trop et je me suis dit que ce n’était pas le plus important et que, bien sûr, tout irait bien. Tout va toujours bien de l’autre coté de l’Atlantique. Aux premiers pas à la sortie de l’aéroport, je savais déjà que tout irait bien.

 

 


 

Et puis, il y a eu ce tout premier réveil et ce premier regard, de jour, de la chambre d’hôtel sur les toits enneigés de Montréal. Ce polaroid pris pour se souvenir de cet instant-là, pour le conserver toujours avec soi. Quelques minutes plus tard, le glisser dans le moleskine avant superposer les vêtements chauds-douillets. Dans la rue, sentir le petit bout de nez se glacer et aimer ce froid-là.

Découvrir de Montréal qui s’éveille doucement au petit matin. Les rues enneigées et les souterrains lumineux qui parcourent la ville. Mes tout premiers pas dans les rues de Montréal, mes joues rosies par le froid et mes yeux qui s’ouvrent doucement, qui s’éveillent. La visite de la cathédrale, ses couleurs et son élégance. A l’intérieur, le silence qui berce et qui vous glisse de l’énergie pour les jours à venir. La tempête de neige sur la place, qui donne une allure de jour de conte d’enfant, à la sortie.

 

 

 

Les jours suivants, marcher, se perdre, marcher encore. Manger de la poutine trois fois par jours. Mettre du sirop d’érable partout. S’émerveiller des installations artistiques à l’intérieur de la ville. Voir défiler l’histoire de Montréal sur des écrans improvisés. Dans la rue, sur des murs, au sol aussi. S’enthousiasmer de la technologie au service de la créativité.

Se couvrir, ajouter des couches et trembler malgré tout. Flâner, pousser des portes, découvrir les musées de la ville et en ressortir, chaque fois, avec l’envie de créer un peu plus forte. Découvrir le vieux-Montréal, un matin, avec Danny. Aller au marché Jean-Talon un dimanche matin. Marcher à nouveau. Se perdre, encore. Observer la neige. Ralentir. Retirer ses gants, sortir l’appareil photo, les remettre en répétant qu’il fait définitivement un peu trop froid. Recommencer. En rire. Rentrer dans des salons de thé, des restaurants, des ateliers. Observer, s’étonner, prendre le temps.

Monter au 43ème étage de la Ville-Marie quelques minutes avant le coucher du soleil, avoir la tête dans les nuages et oublier ses mots. Rester silencieuse des minutes, des heures peut-être, face à la vue, face à la lumière bleue, face à la neige. Face à Montréal.

 

Merci Céline pour la photo

 

 

Un après-midi, pousser la porte de Bota-Bota, et s’émerveiller de ce spa sur l’eau et de ses contrastes.

Dehors, le froid et la neige. Des températures qui font rougir les joues des filles et dire aux garçons nonjaipasfroid en claquant des dents et en tremblant quand même un peu. Sur la petite terrasse face au chalet, une piscine chauffée et des chaises-longues. Un peu plus loin, des sapins enneigés. Un peu plus loin encore, appercevoir un lac glacé où le monde semble s’être arrêté en attendant la fin de l’hiver.

A l’intérieur, une cheminée et une baie vitrée qui donne sur la piscine. Pousser la porte en bois et apercevoir des hamacs blancs accrochés au plafond. Imaginer des berceaux, des œufs réconfortants pour se recroqueviller à l’intérieur.

De l’entrée du chalet, marcher pieds nus et s’installer face à la baie vitrée. Être impatiente et vouloir se glisser un peu trop vite dans nid. Alors perdre l’équilibre et devoir ralentir. Les jolies coïncidences. Prendre cette fois le temps et se glisser tout doucement à l’intérieur. Se laisser bercer, porter, enveloppée. Respirer. Observer l’horizon. Fermer les yeux et sentir la chaleur au creux soi. Se fondre dans le silence et les couleurs canadiennes. Et puis,quelques minutes, peut-être heures, plus tard ; ouvrir à nouveau les yeux et s’étonner de la neige et de l’apaisement qui semble tomber du ciel.

 


 

Un soir et le froid oublié, le bonnet de Montréal glissé sur la tête et marcher, se laisser porter, bercer presque, par la notes de Laurent Garnier de plus en plus forte à mesure que l’on s’approche de la scène. S’émerveiller face à toutes ces personnes réunies dansant au milieu de la nuit au milieu de la glace. En avoir des frissons.

Un soir, monter en haut de Saint-Laurent et découvrir un nouveau visage de Montréal. A l’arrivée, observer le ciel doucement se teinter de bleu et s’émerveiller de ce moment-là. Se dire que la vie fait bien les choses et que se perdre permet souvent d’arriver au bon endroit au meilleur moment. Rencontrer des écureuils au parc et, évidement, tomber folle amoureuse de ce petit bonhomme de quarante centimètres de haut. Le photographier, le voir se prendre au jeu et poser. Sourire, et voir les montréalais sourires de cette amitié franco-écureuils typique. Flâner dans la ville.

Se perdre et se retrouver nez à nez face à un tableau géant. La neige dans là cheveux et sur le bout du nez. Pousser la porte d’un bar clandestin et trinquer au quotidien. Se glisser dans un chien de traîneaux et se laisser porter. Se souvenir alors, qu’il y a quatre ans, j’étais en Laponie et je découvrais sa forêt accompagné de chiens. Sourire des coïncidences, encore. Héler un taxi. Revenir à l’hôtel et observer, comme au premier réveil, la vue de Montréal de la chambre.

Aimer, plus que tout, cette magie-là. Aimer Montréal.

 

 


 

Alors, cela serait donc ça la magie du Canada dont on me parle depuis des semaines le sourire aux lèvres en me promettant, à chaque fois croix de bois croix de fer, que Montréal est une ville magique ?

 

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Paris – Montréal


 

Alors, voilà, c’est à ce moment-là : au premier pas sur le tarmac, au silence en montant les marches pour rejoindre l’avion et à la vue du hublot, au dessus des nuages, quelques minutes après le décollage que j’ai senti l’apaisement se faufiler doucement.

Je ne sais pas si je suis la seule à ressentir le pouvoir des voyages. Je ne sais pas si les voyages sont finalement une drogue, une addiction qui nous donne envie de toujours découvrir-rencontrer-partager plus. Qui nous pousse à nous reconnecter avec nous-même et à ralentir. Je ne sais pas non plus si on se lasse de voyager un jour, si on oublie de s’émerveiller de la vue du ciel et de compter le nombre de dodos avant le départ. Je ne sais pas et je croise fort les doigts pour que cela ne soit pas le cas.

Cela faisait des jours que mon sommeil jouait à saute-moutons et que je pensais à Montréal comme un parenthèse réconfortante. Cela faisait des jours que mon petit cerveau se compresser et que mon petit coeur faisait boum à chaque SMS-messages-mails-appels, que mon petit corps me disait de ralentir.

Alors, voilà, de l’avion, entre Paris et Montréal, tout ça, me semblait déjà un peu moins important. Je me suis laissée bercer par le vroum-vroum du moteur. J’ai serré ma chance. J’ai déjeuné, dormi comme un bébé, gouté et dormi encore. J’ai remercié la vie pour ses surprises et ses envols. Je me me suis dit qu’elle ne pourrait pas être plus parfaite qu’à ce moment-là précis. J’ai ouvert mes petits yeux un tout petit peu avant d’atterrir.

Dehors, c’était blanc-apaisant, c’était Montréal.

 


 

De l’aéroport, on a rejoint en taxi le centre-ville de Montréal et on est montés au 44ème étages de la place Ville Marie. Tout, tout en haut, on a découvert la ville de nuit. Alors, on a ouvert les yeux, oublié les heures d’avion et la fatigue accumulée. On a pris un mojito au sirop d’érable et on a trinqué, littéralement, à Montréal. Il faisait nuit, il faisait jour.

Quelques minutes plus tard, on dévorait notre toute première poutine en se répétant que l’on avait plus vraiment faim. Et malgré tout, on finissait, tous, notre assiette le sourire aux lèvres. Ce soir-là, et malgré les heures d’avion, on a pris le temps.

Ensemble, on a imaginé Montréal. On a imaginé ses couleurs sa luminosité son architecture. On a imaginé la patinoire au coeur de la ville et ce festival de musique où le froid se fait doucement oublier aux notes d’électro. La piscine à ciel ouvert et la course en chiens de traineau. On a imaginé, rêvé, conté. Il y avait en nous ce drôle de mélange d’excitation d’être déjà demain et ce bonheur de l’instant présent.

Avant de partir, j’ai accroché sur mon manteau, ce badge tendu par Geneviève. Et depuis, je porte ces quelques mots qui me collent au cœur et qui me rappellent comme la vie est un drôle de jeu, une belle récréation : je suis un enfant terrible.

 


 

Alors, voilà, je ne savais jamais trop comment, ni à qui, dire merci. Merci à la vie, merci aux étoiles, merci à vous, merci à Sophie de m’avoir envoyé ce petit mail quelques jours après que je sois rentrée du Mexique pour me proposer ce séjour à Montréal. Merci d’avoir pensé à moi, merci. Merci à Air Transat pour ce vol parfait Paris-Montréal, merci pour cette première soirée parfaite à l’observatoire au sommet de la place Ville Marie et aux Enfants Terribles. Merci Geneviève et à l’office du tourisme de Montréal. Merci Thibault, Capucine, Céline, Marion, Marie. Merci pour votre bonne humeur, votre enthousiasme, votre bienveillance. Merci à vous aussi, oui, oui, oui.

Je crois que je ne ferai jamais à ces surprises-là, je crois que cela sera jamais vraiment normal non plus, et je crois aussi que j’aurais toujours des étoiles dans les yeux au moment où l’avion décolle et que je continuerai à serrer fort fort fort ma chance (et je crois que c’est très bien comme ça). Merci, merci, merci (et là, je sautille-souris sur la BO de La La Land en finissant l’article)(vous avez le droit de compter le nombre de mercis que contient ce paragraphe maintenant).

 

 
 

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Kit pour la Saint-Valentin à imprimer

Et hop, j’avais drôlement hâte de partager avec vous ce petit kit à imprimer pour la Saint-Valentin. Je ne sais pas si vous me suivez sur Twitter et Facebook. J’essaie souvent, et quand c’est possible, de faire des créations « collaboratives » : je demande votre avis, vos idées et vos envies. Cela m’arrive aussi, et quand j’hésite, de vous demander votre ressenti entre plusieurs options.

Kit pour la Saint-Valentin à télécharger

C’est aussi tout important pour moi de savoir ce qui vous ferez plaisir et ce qui vous est le plus utile au quotidien. D’ailleurs, vous pouvez bien sûr me glisser un petit mot dans les commentaires ou par mail si vous avez des envies particulières pour les futures créations.

Cela me fait toujours plaisir et je le note dans ma liste à idées ensuite pour m’en souvenir. C’est aussi l’idée que je me fais un blog/webzine où le partage et l’échange sont le fil conducteur (et pourquoi j’aime tant aussi partager sur internet).

A plusieurs, on fait toujours des choses un peu plus chouettes et grandes. On se complète et cela créé  une  dynamique créative et positive. J’avais adoré regrouper vos idées d’adjectifs pour le bilan de chaque semaine sur l’agenda. Cela me glisse toujours un grand sourire à chaque fois que je le feuillette. Cela me permet aussi de sortir de ma zone de confort et de découvrir un peu mieux vos univers à vous.


Kit pour la Saint-Valentin à télécharger

Je vous ai donc demandé ce qui vous ferez plaisir pour la Saint-Valentin, vous êtes plusieurs à m’avoir répondu une affiche (qui est devenue une affiche-bingo et qui rappelle le joli film Jeux d’enfants) et des marque-pages pour offrir un livre avec un petit mot personnalisé à l’intérieur. Vous pourrez le compléter en disant pourquoi vous avez choisi ce livre, en quoi il vous fait penser à la personne et votre citation préférée.

J’ai ajouté dans le kit des petites étiquettes pour cadeaux et cartes à imprimer. J’ai aussi glissé un bingo vide que vous pourrez compléter. Pour la version remplie, vous risquez de retrouver vos petites idées si vous m’en avez glissées.

C’est un kit que j’ai imaginé pour la Saint-Valentin : c’est donc un kit imaginé pour les gens que vous aimez. Et, je crois qu’il s’adaptera – si ce n’est pour le bingo – assez bien pour une bonne amie ou pour une personne de votre famille.

D’ailleurs, je serai toute curieuse que vous me racontiez votre regard sur la saint-Valentin ainsi que vos idées de livres offrir et de petites missions pour un bingo si vous en avez.

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