On est le premier mars aujourd’hui, et je souris quand ma maman, au téléphone, me dit que demain sera le printemps. Je trouve ça alors tellement vrai, tellement doux comme pensée : demain, le ciel sera bleu.
Petits pas par petit pas. Un pas après l’autre. Alors, quand j’ai un peu peur et que je ne sais pas trop comment appréhender la situation, je me répète que tout n’est pas si important et que je ne vais pas mourir. Alors, j’avance. J’avance et je souris, parce que c’est drôlement vrai, je ne vais pas mourir et que c’est même finalement plutôt chouette ces petites peurs et ces grandes interrogations sur l’avenir.
Alors, j’avance à tâtons en me surprenant des belles coïncidences, de ce que la vie glisse sur mon chemin depuis des mois et lorsque je m’y attends le moins. Je souris de cette étoile qui me glisse, justement, des étoiles dans les yeux. Je souris de ses coups de pouce et de cette énergie puisée au quotidien grâce à elle. Je souris de vos commandes et je serre, à chaque fois fort, ma chance. Alors, à l’intérieur, j’y glisse toujours une petite surprise, un petit mot, un petit rien, et je crois que c’est ma façon à moi de vous dire merci merci merci. Je souris de vos mots quand vous les recevez.
Je souris à Singapour et aux étendues désertiques. Je souris aux nouveaux projets et aux beaux jours qui arrivent doucement. Je souris au ciel bleu. Je souris à mes vingt-neuf ans dans deux mois et à cette idée de faire mille choses avant de dire au revoir à cette année. Je souris de mes bêtises, de mes folies et de mes coups de tête. Je souris d’une chanson, d’un livre, d’un poème. Je souris de mes peurs (et si vous saviez comme cela fait du bien de sourire de ses peurs !) et de mes angoisses. Je souris en imaginant ma petite entreprise grandir et en écoutant les ronronnements d’Holly. Je souris aux belles rencontres, aux mails inattendus et aux surprises que me réservent la vie. Je souris en me disant que tout ira bien, toujours.
Alors, en ce moment, je souris beaucoup et, je crois même que, j’ai encore des sourires pour les années à venir.
Vendredi, je me laissais photographier sous le regard bienveillant d’Emilie et je recevais le lendemain, dans ma boite mail, quelques images. Si vous m’aviez dit, il y a quelques années, qu’une séance photo aurait pu être aussi douce et naturelle, je crois que je ne vous aurais pas cru. Je voulais conserver des images de cet appartement aux grandes fenêtres et de la petite bouille d’Holly à l’intérieur. Je voulais aussi quelques images de nous deux, et quelques images peut-être pour ce portfolio que je finirai bien par mettre à jour, un jour.
Hier, j’entrais à la banque pour la première fois déposer les fonds pour la création de mon entreprise. Je montais à l’étage et je me glissais dans un fauteuil un peu trop grand un peu trop haut. Un peu trop sérieux. Je me sentais minuscule. Cela faisait des mois que je repoussais ce rendez-vous. Je suis arrivée avec ma peur collée au ventre et ce sentiment d’usurpatrice.
Et puis, finalement, j’ai oublié tout ça. J’ai parlé de mon métier, de ce qui me meut et de mes envies pour les années à venir. J’ai parlé avec le coeur de ce que j’aime pendant une heure, peut-être deux. Et vous savez, quand j’ai serré la main au banquier pour lui dire au revoir, il m’a glissé que c’était doux de m’écouter parler de mon travail, et que lorsque j’en parlais, je m’éclairais. Il a ajouté ma chance de pouvoir travailler en accord avec mes valeurs au quotidien. Alors, j’ai serré ma chance et je suis repartie sereine en me sentant un peu plus ancrée et légère.
Sur le chemin de retour, je suis rentrée timidement chez un caviste en lui demandant s’il avait, par hasard, une caisse à vin. Je suis repartie avec la plus jolie des caisses à jouets pour Hollynette, un grand sourire aux lèvres et une bouteille de vin pour les beaux jours à fêter.
Quand je suis arrivée à l’appartement, il y avait un grand ciel bleu. Alors, forcement, j’ai souri.