Singapour et ses belles journées


 

J’écris ces quelques phrases de la maison Ikkoku, un café singapourien, proche de la mosquée Sultan.

C’est définitivement ce que j’aime le plus lorsque je m’éloigne de Toulouse, partir à la découverte d’un quartier, sans vraiment connaitre la destination, mon ordinateur dans un sac, et m’arrêter dans un café. Travailler une ou deux heures et repartir, le nez au vent, à la découverte de la ville. J’ai l’impression de ne pas travailler moins, mais mieux et plus efficacement.

C’est aussi, et je le sais, pour ça que j’ai choisi de travailler à mon compte. Lorsqu’on me demande ce que je préfère dans mon travail, et ce qui est le plus important à mes yeux, je réponds toujours la liberté. La liberté de travailler de la façon dont je l’entends et avec mes valeurs, la liberté de choisir mes clients (et qu’ils me choisissent !), la liberté de travailler d’où j’ai envie, quand j’en ai envie et de la façon dont j’en ai envie. C’est éloigné de mon quotidien que je ressens, au plus fort, cette chance-là et que j’ai la conviction d’avoir pris la bonne direction il y a cinq ans déjà.

 

 



Ce matin, j’ai profité des températures un peu plus douces pour visiter les jardins botaniques et le jardin d’orchidées avant que le soleil ne devienne trop fort.

Le jardin est immense et calme. Je suis restée plusieurs heures à flâner au soleil. J’ai observé, intriguée, les singapouriens faire du tai-chi au milieu du parc, les amoureux profiter de leur bonheur-amour main dans la main, et les jeunes parents promener leur bébé. Cela m’a donné envie de lecture au soleil et de pique-niques dans l’herbe.

Avant de partir, j’ai visité le jardin d’orchidées. En Asie, je les observe toujours avec beaucoup d’attention. J’ai beau y mettre tout mon cœur, je n’ai jamais réussi à élever un bébé orchidée dans mon appartement. Les fleurs finissent toujours par tomber au bout de quelques semaines et ne semblent jamais vouloir fleurir à nouveau. Leur fragilité leur donne un aspect précieux et fascinant. L’orchidée est l’emblème de Singapour et on en croise partout : dans les rues, dans les appartements, dans les restaurants. J’aime cette idée de fleurir son quotidien.

A l’intérieur, j’ai croisé à nouveau un écureuil et j’ai souri en repensant à Montréal. J’ai vu des orchidées de toutes les formes et de toutes les couleurs. Des rouges, des jaunes, des bleus, des roses, des blanches. Des minuscules et des plus imposantes. Des précieuses et rares, des plus communes. A la sortie, j’avais envie d’adopter toutes les orchidées au monde.

 

 


 

Vers midi, j’ai rejoint le centre ville à pieds pour découvrir l’Orchard Road. C’est la grande avenue où l’on retrouve les principales boutiques de luxe de Singapour. On a l’habitude de la comparer aux champs Élysées. Je voulais profiter de la bibliothèque qui se trouve sur la même avenue.

J’ai pris cette drôle d’habitude depuis quelques années. Dans chaque ville où je vais, je fais toujours une petite recherche sur les bibliothèques, les librairies et les salons de thé/librairies à visiter. Je ne sais pourquoi, mais une pièce qui déborde de livres m’émeut et je repense toujours à ses mots de Tahar Ben Jelloun « une maison sans bibliothèque est une demeure sans âme ».  Alors, voilà, découvrir une bibliothèque, c’est un peu découvrir l’âme d’un pays. J’ai vogué dans les allées le sourire aux lèvres. J’ai fini par poser mon ordinateur sur une des grandes tables en bois. Et au milieu des livres et de Singapour, j’étais un peu à la maison.

En sortant de la bibliothèque, j’ai rejoint Haji Lane, la rue qui déborde de boutiques de créateurs et de jolis cafés. J’étais déjà passée dans la rue en début de semaine et je voulais en profiter pour prendre à nouveau quelques photographies. Je me suis dit que cela serait aussi le quartier parfait pour trouver un café et y travailler quelques heures.

Je me suis arrêtée sur le chemin déjeuner des Dim sum. J’ai commandé des bouchées à la mangue et à la crevette et je crois que je pourrais me nourrir exclusivement de ces petites choses jusqu’à la fin du séjour. Avant de m’envoler à Singapour, on m’avait prévenue de l’importance de la nourriture et de sa richesse dans la culture singapourienne. Alors et depuis mon arrivée, j’essaie de tester toutes les spécialités. Et, à chaque repas, c’est un voyage dans le voyage.

 

 


 

Et puis, vous connaissez la suite de la journée. La maison Ikkoku est parfaite pour vous écrire en grignotant une part de gâteau – oh, la bonne excuse pour manger encore. Ce soir, je dine chez Janice Wong, élue meilleure pâtissière d’Asie, et c’est un peu incroyable et j’ai déjà un sourire jusqu’aux papilles.

Dites, d’ailleurs, vous avez des cafés où travailler-grignoter à me conseiller à Singapour ?

 

 

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Au réveil, j’ai vu le ciel bleu et un grand soleil par la fenêtre de la chambre d’hôtel. J’ai su que cela serait une belle journée. Alors, j’ai oublié les petites heures de sommeil et cette difficulté à nouveau à le trouver la veille. J’ai enfilé un short et un débardeur et je suis allée prendre un petit-déjeuner à quelques minutes de l’hôtel à Ya Kun Kaya, une café où les singapouriens ont l’habitude de se retrouver le matin. J’ai commandé un café et des toasts au beurre et à la confiture de lait de coco à tremper dans des œufs mollets avec de la sauce au soja salé. J’ai mangé, souri, grimacé. J’ai mangé à nouveau.

Avant d’atterrir à Singapour, j’avais cette image fascinante d’une ville équilibriste entre l’Occident et l’Orient, tournée vers le futur, hyper-connectée et où la nature et la technologie cohabitent. J’avais hâte de découvrir ce visage plus naturel et préservé de Singapour. Je le guettais depuis mon arrivée au fil de mes balades et je m’enthousiasmais à la vue des parcs et des arbres centenaires au loin.

Si j’aime la ville et son bouillonnement, j’ai besoin d’espaces naturels pour me ressourcer et reprendre ma respiration. Dès les beaux jours, à Toulouse, je file souvent entre midi et deux, ou l’après-midi, profiter d’un petit coin d’herbe et d’un livre au soleil. Cela me permet de ralentir. Dans la nature, j’ai toujours la douce impression de me reconnecter à mes émotions et au temps. De revenir à l’essentiel.

 


 

Après le déjeuner, je me suis dirigée vers le Southern Ridges pour découvrir la jungle singapourienne. J’ai rejoint Mount-Faber, et j’ai pris le chemin pour rejoindre Hort Park. J’ai marché au dessus des arbres à travers les ponts suspendus. C’était beau et surprenant, et cela me rappelait une jolie randonnée en Australie. C’était encore tôt, il y avait peu de monde et cela sentait bon le calme et la sérénité. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre et je crois que je n’aurais pas vraiment pensé-rêvé à une flore aussi développée si proche de la ville. J’imaginais vaguement quelques arbres et une forêt minuscule.

J’ai vu la nature s’épanouir et trouver sa place au coté de la ville. J’ai vu la beauté des arbres centenaires et j’ai été fascinée par cette capacité de la nature à se construire autour des installations de l’homme. A faire corps avec. J’ai marché et j’ai respiré. J’ai pris le temps. A mesure que je marchais, j’ai ressenti tout doucement l’énergie et la force sauvage de la nature. Sur mon chemin, j’ai croisé des écureuils et oiseaux. A l’horizon, on voyait les gratte-ciels se fondre dans les arbres.

L’après-midi, j’ai pris un bain de soleil au bord du lac de MacRitchie Reservoir. C’est à quelques minutes en voiture du Southern Ridges et on a l’impression d’être au bout du monde. Ici, aucun immeuble à l’horizon. On est au milieu de la forêt, au milieu du lac, au bout du monde. C’est le moment parfait pour faire la sieste à l’ombre d’un arbre, d’observer les canoés et d’écouter les rires des enfants. A l’intérieur de la forêt, je sentais le soleil traverser les arbres et caresser mes épaules ; il faisait doux, il faisait soleil.

 


 

Avant le coucher de soleil, j’ai rejoint le quartier colonial de Singapour et j’ai marché jusqu’à Clarke Quay. J’ai découvert un quartier branchée et moderne avec ses grattes-ciels, son quartier d’affaires, ses nombreux bars et restaurants. Je n’avais encore survolé que cette partie-là de la ville en privilégiant, tout d’abord, les quartiers plus traditionnels de Singapour. A l’image de la nature, l’association et le mélange des cultures, de l’ancien et du moderne, m’ont semblé extrêmement doux, naturels et rassurants.

De la rive, j’ai pris un bateau. J’ai observé le ciel changer doucement de couleurs à mesure que le soleil se cachait derrière les buildings. De là, on pouvait apercevoir la Marina Bay et toutes les grandes tours où se situent les banques de Singapour. Je ne sais pas si vous ressentez parfois cela : des moments où vous vous dites que l’instant ne pourrait être plus parfait qu’à ce moment-là. Hier et à ce moment-là, sur le bateau alors que le soleil se couchait, c’était ça et c’était incroyablement émouvant. Sur la rive, il y avait un groupe qui dansait et faisait de la musique. Cela donnait des airs de fêtes, une sorte bande originale joyeuse à cette fin de journée.

 

 


 

Avant de rentrer, j’ai dîné un chilli crab sur le Boat Quay, un plat singapourien préparé à base de crabe, de sauce tomate et de chili. C’est bon, cela pique et on s’en met partout.

Du restaurant, je suis rentrée à pied à l’hôtel. Il faisait encore chaud. J’ai mis mes écouteur et j’ai écouté ce morceau en me disant que oui, que la vie était quand même drôlement easy. J’ai traversé le quartier d’affaire, puis Chinatown. Cela sentait bon les épices et les beaux jours. J’ai pensé à tout ce que j’ai vu-ressenti-photogaphié depuis dimanche. J’ai pensé à la course à l’aéroport à Franckfort et cette boule au ventre quand je ne trouvais pas la porte d’embarquement. J’ai pensé à Singapour, à mon arrivée, à ses différents quartiers. J’ai pensé à Singapour et à sa nature folle, à ses forêts tropicales, à ses réserves, à ses arbres centenaires, à ses écureuils, à ses orchidées, à  ses lacs et ses respirations. J’ai pensé et j’ai souri.

J’ai fini le trajet en en me disant que Singapour était aussi belle et surprenante de jour que de nuit, de ville que de nature.

 

 

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Les premiers pas dans un nouveau pays, ou une nouvelle ville, sont toujours particuliers. On cherche du regard ses repères et ce qui pourraient, peut-être, le devenir si on se décidait à y rester un peu plus longtemps que prévu. Alors, on regarde les couleurs, les matières, l’architecture. On écoute les discussions. Parfois, on ne comprend pas la langue, ou pas totalement. Alors, on se fabrique des histoires à partir d’une intonation ou d’une sonorité familière. Au détour d’une rue, on attrape un sourire, un regard ou une émotion. On s’imagine déjeuner dans le café d’en face, ou peut-être plutôt celui-ci, un peu plus loin, avec ses grandes tables en bois qui donnent sur la place. Dans l’inconnu, on dessine un quotidien imaginaire.

Au réveil, j’avais des petits yeux de chat fatigué et l’enthousiasme des premières fois qui les font oublier. Alors, sourire aux lèvres et nu-pieds, je suis partie à la découverte des différents quartiers de Singapour. Le ciel était bleu-gris et j’ai prié pour que le soleil se lève doucement. Il était neuf heures et il faisait déjà plus de vingt-cinq degrés.

Cela ne pouvait qu’être une belle journée.

 


 

Avant de partir et sur le moleskine, j’avais gribouillé  : Little India, Kampong Bahru et Haji Lane. Pour le reste, il suffirait de se laisser porter et d’écouter sa petite voix et son intuition pour décider de tourner à droite, à gauche ou de continuer plutôt tout droit. C’est de cette façon-là que j’aime découvrir un nouveau lieu : le nez au vent, confiante en mon intuition et au hasard.

Alors, j’ai marché. Je me suis perdue aussi. C’est en marchant que je découvre véritablement un lieu, que je fais corps avec. C’est de cette façon-là que j’apprends à aimer une ville. A l’observer, à la regarder. Loin de mon nid, j’apprends à prendre le temps. A le torde, à l’étirer, à le suspendre. J’ai cette nécessité de découvrir avec lenteur et calme. Je ne sais pas m’imprégner d’un lieu en quelques minutes. C’est comme si mon corps avait la nécessité de se laisser s’infuser avant de commencer à s’ouvrir. Si je ne prends pas ce temps, je passe à coté. Alors, j’ai marché. J’ai marché et je me suis arrêtée. J’ai pris des photos. J’ai bu des cafés au soleil et j’ai pris le temps de rencontrer Singapour.

 


 

J’ai marché et je me suis enthousiasmée.

Et comme je n’avais ni carte ni itinéraire avec moi, je n’ai pas vraiment pu me perdre. Mes pas m’ont guidée vers Kampong Bahru. J’ai découvert ses habitations colorées. C’était beau et doux. C’était le matin et il n’y avait peu de monde dans les rues. Je suis rentrée dans les maisons traditionnelles et j’ai souri des objets d’un autre temps. Forcement, j’ai voulu tout acheter. Forcement, je n’ai rien pris vu la taille de mon sac. J’ai découvert la culture peranakan par ses objets et son architecture. Sur le carnet, j’ai ajouté : visiter le musée Peranaka.

En sortant, je suis tombée nez-à-nez devant un temple bouddhiste. Je suis restée cinq, peut-être vingt, minutes face à l’entrée à observer ses couleurs et ses motifs. A me dire que, quand même, c’était drôlement joli et joyeux. J’ai oublié le temps. La joie de vivre autour, et à l’intérieur, des temples me semble toujours incroyablement fascinante et apaisante.

 


 

De Kampong, j’ai rejoint Little india, le quartier indien de Singapour. J’ai découvert ses épices, ses couleurs et ses contrastes. Sa musique dans les rues envoutantes et ses habitants en terrasse à regarder la vie devant eux. J’aurais pu passer des heures à photographier chaque détail, chaque mur et à esquisser le scénario d’un film ou d’un roman.

Sur la petite place, j’ai commandé à déjeuner en demandant le plat le plus doux possible. A chaque bouchée, mes joues devenaient un peu plus rouges et mes yeux un peu plus brillants. Je suis ressortie en me sentant mi-touriste, mi-dragon. Avant de m’éloigner du quartier indien, j’ai poussée la porte d’une boutique de henné et j’ai demandé : un cœur au creux du poignet, un cœur pour ne jamais oublier de l’écouter battre, pour ne jamais oublier de s’écouter. Je suis ressortie, quelques minutes plus tard, avec un cœur à bout des bras. Il était encore humide et gonflé. Alors, au soleil, j’ai attendu qu’il reprenne doucement forme.

Vers quinze heures, j’atterrissais dans le quartier arabe et je flânais dans les petites rues de Haji Lane. Je découvrais ses boutiques modernes et tendances. Je souriais face à ces bars et salons de thé, à la décoration travaillée et que l’on pourrait retrouver dans le monde entier. Doucement, je suis arrivée jusqu’à la mosquée du Sultan et quand j’ai levé la tête le ciel était bleu et mes yeux brillaient.

A quelques pas de là, je me suis arrêtée dans une échoppe et j’ai adopté la plus douce des écharpes en cachemire en pensant que je garderai toujours en moi la douceur de Singapour et de cette journée-là.

 

 



 

En fin d’après-midi, j’ai rejoint la Marina Bay Sands. Vous savez, cet hôtel qui possède la piscine la plus élevée au monde. Je suis montée au quarante huitième étage et j’ai découvert cette vue incroyable que j’avais déjà perçu des dizaines de fois dans des livres. De là haut, cela sentait bon les vacances et la légèreté. La vue et la piscine qui surplombent la ville, la musique électro qui donne envie de dodeliner de la tête et les cocktails que l’on sirote au bord de la piscine donnent des envies de luxe, de calme et de volupté.

Pour la première fois depuis longtemps à l’étranger, j’ai pensé que j’aurais bien aimé trinquer aux beaux jours avec un ami ici. Et, que cela aurait été, je crois, un moment un peu doux et un peu hors du temps à partager ensemble.


Avant de rentrer à l’hôtel, je me suis arrêtée dans cette toute petite boutique que j’avais aperçue du taxi lundi en arrivant de l’aéroport pour Pets and their human friends. Forcement, j’ai voulu encore tout acheter. Forcement, j’ai montré une photographie d’Holly à la vendeuse en lui racontant comme elle est la plus incroyable et la plus formidable.

J’ai souri de ma bêtise et de mon statut de maman éloignée géographique. Je suis ressortie avec la plus jolie des peluches-doudous pour Hollynette et un grand sourire. Je l’ai posée sur le lit en rentrant et j’ai pensé que c’était un peu comme l’avoir près de moi. Je crois que le bonheur tient à des minuscules attentions, intentions.

Demain, j’irai découvrir la jungle singapourienne et je croise les doigts pour que mon ciel soit toujours aussi bleu.

Je vous dis à demain ?

 

 

 

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