J’aurais un an de plus et il fait toujours aussi sombre à Toulouse. Depuis plus d’une semaine, le ciel ne cesse de pleurer. L’été semble avoir fait demi-tour. Alors, je creuse un endroit de merveille sous les draps entre petites lectures et cafés, ou plutôt j’essaye. La douceur du cachemire m’enveloppe dans un souffle apaisant. Plus le froid devient glacial, plus le corps demande de la douceur. Les crèmes pour le corps se transforment elles aussi en doudou. Dans le silence des jours pluvieux, je me roule sur moi-même. L’université est toujours bloquée et cela fait plus de deux mois. Je m’éteins à compter les jours d’errance intellectuelle. La petite bougie est à présent minuscule. Elle se demande juste combien de temps elle pourra encore exister dans ses conditions-là. L’attente est oppressante. La ronde des amis étouffe par son absence et son silence meurtrier. Et, je ressemble toujours à un champignon vénéneux avec mes boutons qui brulent le corps.
J’aime. Créer. Réserver un vol pour un pays, encore, inconnu. Écrire. Imaginer. Photographier. Observer le jour qui se lève et sa lumière bleutée.
L’instant où l’avion décolle. Et puis, la vue par le hublot. La mélodie d’un piano, la beauté d’une rencontre, la douceur d’une pluie d’été. Le bruit de pas sur le parquet. Le silence. La justesse d’un roman.
Je crois en la beauté de la vie. Je crois en l’amour. Je crois en la douceur. Je crois en l'humain. Je crois que les rêves sont faits pour être réalisés.