Des nouvelles,

Encore une fois, je me suis enfuie sur la pointe des pieds sans rien dire. J’ai fermé la porte et je suis partie loin. Et, encore une fois, j’ai plein des sachets de mots à poser ici.

Il y a eu tout d’abord le blocage et les vacances rallongées. Il y a eu cette vague de silence et de douceur qui m’a éclaboussée en plein visage, puis la lenteur des journées sans forme.  Jeudi, je gribouillais, rédigeais un CV. Puis, j’essayais d’en faire un bidule  pas trop moche et un peu joli sur InDesign. Mardi, je dormais et me roulais en boule avec mes livres à portée de mains. Mercredi, les cours s’accumulaient à nouveau sur la table de la bibliothèque. Ma vie se divise en deux temps. Le temps de l’endormissement et celui des travaux. Je crois malgré tout dormir plus qu’un chat.

En ce moment, je bloque devant la rédaction d’une lettre de motivation pour un, des stages. Je suis là, devant une feuille ou devant l’ordinateur et rien ne se passe. Je suis coincée entre la passion et le coté formel. Je voudrais parvenir à écrire tout ce que j’aime, tout ce que je voudrais faire écrire créer chez eux pour eux, et le reste. Les codes, les cadres, la forme. Alors, j’angoisse. J’ai déjà laissé filer une petite poignée de stages à cause du mutisme de mes mots.

C’est un peu inquiétant cette maladie là.

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The Social Network, David Fincher

Lorsque j’ai entendu parler d’un film sur Facebook – The Social Network – je me suis dit que j’irais le voir à coup sûr. Pourtant deux semaines après sa sortie, je n’y étais toujours pas allée. C’est chose faite depuis samedi ! Je n’avais lu que des critiques positives sur The Social Network (sauf une !) et j’étais impatiente de le voir.

J’ai aimé The Social Network . J’ai trouvé le film court et je n’ai pas vu le temps passé. Lorsque le générique de fin est arrivé, je pensais que nous en étions juste au milieu de l’histoire. J’ai pourtant tendance à m’ennuyer rapidement et à penser que beaucoup de films traînent en longueur. Pour une fois, ce fut plutôt l’inverse. En sortant de The Social Network , j’avais l’impression qu’il manquait quelque chose, un point final. Je m’attendais et j’attendais, je crois, une réflexion philosophique ou sociologique. II n’y en a pas eu. Je m’attendais en quelque sorte que l’on pense pour moi, que l’on me dise ce que je devais penser, quelle était la morale. Le film ne prend pas parti et ce n’est pas peut-être pas plus mal. A coup sûr même.

J’ai apprécié la façon dont il a été filmé. Cette façon de ne pas mettre en scène, comme le cinéma américain sait si bien le faire un méchant, un gentil et une fin idyllique ou à l’inverse catastrophique.J’ai aussi apprécié la distance prise, cet espace où l’on se glisse et où toute la réflexion est laissée au spectateur. Le film n’a rien d’angélique où Marc Zuckerberg serait vu comme un Dieu ou alors, au contraire, diabolisé. J’aime cette demie mesure, ces portes laissaient ouvertes.

La vitesse du film est vertigineuse et souligne à merveille la rapidité où tout se forme dans cette nouvelle société, où l’ascension sociale est fulgurante et ne laisse rien sur son passage. J’ai aimé toutes ses oppositions qui font la richesse du film : – pour commencer, par cette phrase énigmatique sur l’affiche du film (est-ce une tournure positive pour dire que quoi qu’on fasse, on aura toujours des ennemis ?  ou à l’inverse, cela signifie-t-il que Marc Zuckerberg serait pret à tout afin d’obtenir ce qu’il désire ? ) ;  – ces étudiants en tong et buvant des bières, et ces deux procès seulement quelques années plus tard ; – ces dialogues renversants et la lenteur du personnage dans son monde ; – cette unique et persistante amitié assassinée en quelques mois et oubliée en quelques minutes. Et bien sûr, l’opposition entre les valeurs que prônent Facebook – le partage et la transparence de la vie privée, le diktat de l’amitié et de l’échange – et les valeurs réelles des principaux créateurs ; cet abîme entre la communication oppressante des réseaux sociaux et le mutisme entre les personnages.

J’ai enfin et surtout aimé la porosité de The Social Network qui ne dit pas tout, qui laisse à penser. J’ai aimé ne pas savoir quoi penser de Marc Zuckerberg lorsque je suis sortie du film. J’ai aimé ne pas savoir le classer, ne pas pouvoir dire si c’est un «gentil», un «méchant», ou simplement et justement un homme : est-ce que l’on aurait mieux agis à sa place ? J’ai aimé penser, que même si on scande à tout va que la vie privée est une notion révolue, elle ne l’est pas totalement. Que chaque homme est un mystère en soi et que cette limpidité, cette absence de secret associé à Facebook n’est qu’un leurre puisqu’il s’avère déjà difficile de comprendre son créateur.

J’ai aimé me poser des questions et ne pas trouver les réponses.

Et vous, avez-vous aimé ?

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Apprendre à s’apprivoiser,


Je me suis assise en tailleur sur le tapis blanc du salon. J’ai dispersé mes livres, mes crayons et mes carnets. J’ai dessiné, j’ai collé. J’ai mis de la couleur un peu partout un peu nulle part. J’avais de la colle et des couleurs sur les doigts. Cela faisait des années que cela ne m’était plus arrivée. Je crois que j’avais presque oublié la sensation et l’odeur. J’ai découpé, gribouillé, photographié. J’ai mis du marron sur mes paupières et un pull en cachemire bien trop grand.

J’ai allumé les petites lumières, juste assez pour ne pas me cogner sur les murs et éviter les bleus. J’ai regardé des films si doux si doux que j’aurais voulu m’y glisser à l’intérieur. J’ai mis de la musique pétillante, et de la musique qui fait pleurer. J’ai lu sur le lit sur le canapé à même le sol. J’ai balancé mes mots par la fenêtre. Je me suis lovée dans un roman. J’ai vagabondé en petite culotte et j’ai gouté à 4 heures de l’après-midi un œuf sur le plat.

Dis, c’est ça s’apprivoiser ?

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