
Il y a un an, jour pour jour, je soutenais mon projet de fin d’étude. A Poitiers, il faisait un soleil immense pour un mois de mars. C’était la première fois de l’année que je mettais une robe sans manteau. Je me souviens qu’avant la soutenance, je tremblais. Beaucoup trop. Plus je mets du coeur du temps de l’enthousiasme dans un projet, plus j’en tremble.
Cela s’est passé aussi bien que j’aurais pu le rêver. Durant l’oral, ma voix ne tremblait pas. Je faisais corps avec le projet. J’étais assurée. Le jury a été extrêmement bienveillants envers lui, envers moi. Dans ces moments-là, je m’accroche aux brindilles négatives. Toujours. Il suffit d’un regard baissé, d’un sourire éteint, d’un silence, d’un murmure, pour que je le transforme en ouragan. Pour que cela explose dans ma tête durant des longs après-midi. Pour que ça tourne tourne tourne, pour que je m’en mordille.
A la sortie, j’étais heureuse. Entièrement. Les mots du jury m’avaient fait pétiller. Donner du courage et des envies pour l’avenir. Dans le ventre, les oiseaux s’étaient envolés. Je crois que je me sentais alors prête à affronter le monde des grands. C’était la première fois. Après la soutenance, il y avait eu le rendez-vous pour le mémoire et un dernier verre avec les amis. En terrasse. Ce jour-là, le soleil prenait son temps pour s’endormir. Il faisait un temps de gens heureux. Cette journée avait, tout entière, un gout de bonne humeur.
Le soir, avec Anthony, on prenait la direction du Toulouse. On avait pris deux billets pour Rome quelques jours auparavant. Durant le trajet, j’avais le sourire au bord les lèvres. La confiance en moi, pour une fois, était à mes cotés. Je le savais déjà, cette sensation s’évanouirait. Dans quelques minutes heures jours, il n’y aurait plus rien. Alors, je la serrais très fort. Je savourais. Je l’enlaçais. Je ne me souvenais pas avoir été un jour était si heureuse de moi. Pourtant, c’est fou comme ces moments-là sont essentiels.
Au petit matin, on s’envolait pour une semaine à Rome et sa dolce vita. Ces quelques jours m’ont donné du courage pour une année entière.
Et vous, vous faisiez quoi il y a un an ?





 
