Paris – Melbourne

Singapour - A380 business


 

En tailleur et la couverture sur les genoux, je tremble un peu. Je ne sais pas très bien si c’est la fatigue ou la température dans l’avion. J’écoute ce morceau de Biolay en boucle, le même qui me berce et m’accompagne depuis mes vingt ans. Il est un peu plus de cinq heures en France, onze heures à Singapour, treize heures en Australie.

Je viens de lire les dernières pages d’En avant toutes de Sheryl Sandberg, la directrice des opérations de Facebook. Vous êtes plusieurs à nous l’avoir conseillé (merci merci !) sous l’article où j’évoquais cette sensation d’être usurpatrice. Et voilà, je souris. Je crois que oui, tout est possible, ou tout au moins plus qu’on ne l’imagine, plus que les barrières que l’on s’impose. Alors, en avant, en avant toutes.

Du hublot et comme souvent lorsqu’on prend de la hauteur, le ciel est bleu-été. Bleu-apaisant. Le soleil toque à mes joues. Je ne sais pas quel pays se cache sous les nuages. Peut-être l’Inde, peut-être l’Iran. Je ne sais plus très bien sur quel fuseau horaire regarder l’heure non plus. Cela fait plus de vingt heures que le trajet a commencé. J’ai oublié les jours et j’ai arrêté de compter les heures. Je crois que ce n’est pas important.

Et malgré la fatigue qui picote les yeux, malgré l’impatience de pousser la porte de l’appartement et de sentir l’eau chaude glissée sur mon corps, je souris et je mesure ma chance. J’ai cette énergie apaisée des beaux jours. Je voudrais écrire comme cette semaine a été fabuleuse. Fabuleuse en rencontres, fabuleuse en premières fois, fabuleuse en découvertes. Je voudrais écrire comme ces derniers jours ont coloré mon monde et comme la beauté de l’Australie m’a secouée.

 

Australie montagnes

Melbourne Australie


 

Je voudrais vous raconter l’énergie retrouvée et l’envie de poser mes bagages ailleurs . Je voudrais vous raconter la peur éclaboussée et l’assurance sereine à l’intérieur. Je voudrais vous écrire l’A380, les couleurs du ciel. Je voudrais vous écrire l’Australie. Vous écrire la ville, les montagnes, les plaines. La nature incroyable et cet apaisement qui vous saisit dès votre arrivée à Melbourne.

Je voudrais vous parler de la Great Ocean Road et de la vue à couper le souffle de notre voiture. Je voudrais vous raconter l’hélicoptère et mon visage collé-serré contre la vitre, mon regard d’enfant, et la vue des douze apôtres de là-haut. Je voudrais vous raconter les dizaines de photographies prises et les fous-rires partagés. Vous écrire la douceur et la tendresse des koalas. La force des kangourous d’aller, avec lenteur et assurance, vers l’avant.

Je voudrais vous écrire le sourire et l’enthousiasme d’Anna durant toute cette semaine à mes cotés. La bonne humeur et la bienveillance d’Anne, de Nath et de Florian. Je voudrais vous raconter la vue incroyable de l’horizon des Grampians. La fatigue oubliée, la hauteur des arbres dans la forêt tropicale et ce sentiment d’être à la fois incroyablement minuscule et forte. Je voudrais vous écrire cette première brasse dans l’océan indien avec les dauphins et la vue depuis le quatre-vingt huitième étage lorsque le soleil s’endort sur Melbourne.

Je voudrais vous écrire les yeux qui brillent et le cœur qui bat un peu plus fort.

 

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Australie, foret tropicale


 

Et peut-être et plus que tout, je voudrais vous dire que la vie semble apaisée, solaire et incroyablement sereine au bout du monde. Je voudrais vous dire de partir, de ne pas hésiter, de réserver un vol. Qu’importe la destination, qu’importe le lieu ; c’est le voyage qui compte. C’est le regard que l’on lui porte, ce que l’on y glisse à l’intérieur. Des rêves, de l’évasion, de la poésie, des images. De la vie, voilà, de la vie.

Je voudrais vous chuchoter que c’est souvent loin de son nid que l’on part à sa rencontre, à la rencontre de ce monde à soi que l’on se construit au fil des années. Qu’en prenant de la distance avec nos repères, ils apparaissent tout à coup un peu plus distinctement, et que l’on commence alors à s’apprendre doucement. Jeter des kilomètres et observer les valeurs et désirs qui restent.

Je voudrais vous écrire de voyager, d’ouvrir les yeux et de ne pas avoir peur. De ne pas se mettre de barrières. De partir seul. De partir en amoureux. En famille ou entre amis, qu’importe. De vous ouvrir, de partager, de sourire. Je voudrais vous promettre que vous ne le regretterez pas. Que les économies, les risques, et les choix faits vous apporteront bien plus que tout ce que vous pouviez imaginer. Je voudrais vous prendre dans mes bras et vous dire qu’il n’y a pas de plus belle découverte qu’un voyage, en tête à soi, avec l’univers à nos cotés.

Je voudrais vous écrire enfin que voyager, est avant tout un joli éveil, une rencontre brute et essentielle avec soi. Que c’est, peut-être à l’opposé de ce que l’on pourrait imaginer, s’ancrer.

 

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Merci, merci Nicolas d’avoir pensé à moi. Merci à Singapour Airlines pour ce vol incroyablement parfait, merci à l’office du tourisme de Victoria et de Melbourne. Merci Anna, Anne, Nath et Florian, vous avez été les plus chouettes des compagnons de voyage. L’Australie n’aurait pas été définitivement aussi joyeuse sans votre enthousiasme et votre bonne humeur. Vous êtes, tous les quatre, parfaits.

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Mon organisateur mensuel ré-créatif

J’ai l’impression que cela fait des mois que je vous ai pas écrit par ici – juste quelques semaines finalement avec les poissons d’avril. J’espère que vous allez bien, et que, comme moi, l’arrivée des beaux jours vous glisse une jolie énergie créative.

Je rentre tout juste d’Australie, j’ai un sourire géant collé aux lèvres et mille idées sur le bout des doigts (vous ne m’en voudrez pas si j’y glisse quelques koalas et kangourous, dites ?). Vous êtes plusieurs à m’avoir demandé sur la page Facebook si c’était possible d’avoir la version mensuelle de l’organisateur hebdomadaire après sa publication pour mieux vous organiser : oui, oui, oui, bien sûr !

 

Calendrier créatif à imprimer par Vie de miettes

Et puis,  je me suis dit que cela pourrait être tout pratique de s’organiser sur quelques mois en avance et d’avoir, comme ça ,une vue d’ensemble sur ses créations à venir. J’essaie toujours de penser mes créations – et mon travail de manière générale  – sur trois mois et de diviser les étapes :

  • celle où je réfléchis à ce que je pourrais faire et où je m’autorise à partir un peu dans tous les sens et à rêver beaucoup. Je fais des listes et de sous-listes. J’imagine, j’écris, je me projette. Je note ensuite ce que je voudrais faire dans un calendrier.
  • celle où je commence à y réfléchir/travailler « pour de vrai » et où ce n’est encore qu’un gros brouillon. C’est normal qu’il y ait des fautes et que cela soit encore bancal à cette étape. L’idée est simplement de faire le premier pas. Et puis, de respirer et de se dire que tout va bien.
  • l’étape où cela prend doucement forme et où je commence à rentrer vraiment dans le projet. En fonction du projet, cette étape contient souvent plusieurs sous-étapes. Je me fixe des objectifs réguliers et datés que je note dans le calendrier. J’essaie d’avancer chaque semaine : chaque petit pas compte.
  • Et enfin la dernière étape où je prends le temps de revenir et travailler les derniers détails. Avoir une étape où je reviens sur mon projet après l’avoir fini me permet de me concentrer sur des minuscules détails de manière plus sereine et de faire le bilan pour faire encore mieux la fois suivante.

 

Calendrier créatif à imprimer par Vie de miettesCalendrier créatif à imprimer par Vie de miettescoutureDiviser le travail créatif par étapes  permet de dé sacraliser la création de se lancer et de la peur de la feuille (création) blanche. Cela évite de procrastiner et de se mettre une énorme pression – comme si on devait presque avoir terminé avant d’avoir commencé. On s’autorise à y aller lentement et avoir des moments où on ne fait que réfléchir à ce qu’on voudrait faire, et où on a le temps d’avoir une création encore brouillon. Vous verrez, c’est tellement magique et apaisant !

Et puis, et surtout et en créant de cette façon-là, j’ai arrête d’attendre le moment parfait où j’aurais une longue journée devant moi juste pour créer – parce que je ne sais pas vous, mais ici, cela n’arrive jamais. C’est finalement souvent le premier pas le plus difficile. Alors, autant faire en sorte qu’il soit le plus doux, petit et léger possible.

 

Création mensuelle à imprimer par Vie de miettes Création mensuelle à imprimer par Vie de miettesCréation mensuelle à imprimer par Vie de miettes Création mensuelle à imprimer par Vie de miettes

 

couture

 

Dans la même idée, j’utilise, et grâce aux conseils de Célie,  mon iPhone pour m’organiser et écrire au quotidien. J’ai longtemps utilisé mon téléphone seulement pour répondre à mes mails et pour une écriture, disons, assez mécanique. Je pensais que l’écriture créative demanderait forcement un moment à soi privilégié et un peu hors du quotidien, un bureau rangé et du silence. Je me fabriquais juste des contraintes : avoir mon carnet créatif (mon iPhone donc) a portée de mains a changé mon rapport à l’écriture et a permis de désacraliser ce moment-là. C’est finalement beaucoup plus naturel et doux. J’écris plus souvent, plus sereinement, et avec beaucoup moins de pression.

Dans le même esprit, j’ai souvent lu que le meilleur appareil photo était celui que l’on avait toujours avec soi. Je crois que cela fonctionne pareil pour la plupart des passions créatives et artistiques : si vous faites du tricot, glissez votre création dans votre sac et tricotez en attendant le bus, et puis dans le bus. Ayez toujours un crayon sur vous pour dessiner. Vous avez dix minutes avant de partir au travail ? Parfait, profitez-en pour jouer un morceau de musique (laissez votre instrument à portée de main au lieu de le ranger dans ce placard si haut et difficilement accessible). Emportez votre appareil photo avec vous, et si vous le trouvez un brin imposant,  utiliser donc votre téléphone. Ouvrez les yeux. Créer. Laissez vous surprendre. Quelques minutes sont suffisantes pour créer un petit quelques choses. Et puis, parsemez votre quotidien de petits objectifs (notez les dans votre calendrier créatif !), cela vous permettra d’avoir une structure, d’être fier de votre avancée et de doucement progresser.

 

I

Organisateur mensuel à télécharger

Dites-nous, vous nous parlez de vos futures créations ?

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Croire en son étoile

Croire en son étoile


 

Je me demande parfois comment tout cela est arrivé. Si j’ai une bonne étoile qui veille sur moi depuis ma naissance, ou si cela vient tout simplement d’un enchainement de choix et de décisions minuscules. Demain, je m’envole en Australie. Grâce au blog, grâce à vous, grâce à. Grâce à mon étoile. Grâce, aussi, à l’organisation de mon quotidien qui me permet cette liberté-là. Et si vous voyiez mon sourire d’enfant quand je le dis le pense l’écris le répète : demain, je pars à la rencontre des kangourous.

Je dis souvent qu’il faut apprendre à s’étonner et à saisir ses chances. Je dis aussi souvent à mes clients, et à mes amis, que rien ne se fait à un claquement de doigts. Que c’est normal et que tout prend du temps. Qu’il n’y a pas de recettes magiques. Que, derrière un résultat brillant et semblant naturel, se cache souvent des mois de travail, de fatigue et de doutes. Que les tâtonnements et les échecs sont nécessaires et qu’ils nous apprennent beaucoup. Que savoir rebondir est la plus belle leçon de vie.

Et j’ajoute toujours, avec le sourire, que lorsqu’on souhaite quelque chose très fort, que lorsqu’on a des étoiles dans les yeux quand on y pense, et que l’on se donne les moyens pour y arriver ; on y arrive presque toujours. Oui, cela prendra du temps. Oui, cela demandera quelques écorchures sur les genoux. Oui, cela demandera de faire des choix et quelques sacrifices. Oui, cela sera sûrement certains jours un peu compliqués d’y croire, mais on finira toujours par voir l’étoile au bout du chemin.

 

Croire bonne étoile


 

Je me souviens m’être demandée, un soir quand j’étais étudiante, ce que je voulais vraiment faire de ma vie. Ce que je ferais là tout de suite maintenant si j’avais une lampe magique et un souhait de vie à réaliser. Ce qui était important pour moi, ce dont j’avais besoin pour m’épanouir.

C’était finalement assez clair, je voudrais une vie avec de la créativité, de la liberté et des jolies rencontres. Je voudrais aussi me sentir utile et permettre à d’autres personnes de réaliser leur rêve. Leur permettre de grandir et de prendre confiance en elles. Dans ma vie rêvée, il y aurait du temps, de la bienveillance et de l’amour comme fil conducteur. De l’écriture, de la photographie et du partage aussi. Une vie simple, colorée et joyeuse. Une vie où je pourrais parsemer de la poésie et de l’optimisme au quotidien.

Je me suis ensuite demandée comment je pourrais y parvenir. Quels choix je pourrais faire pour avoir cette vie-là. Comment je pouvais, ce soir-là, faire la toute première esquisse. Quel était le premier pas à faire. Pour moi, beaucoup de choses sont passées par le blog. J’ai écrit le quotidien les voyages les projets. J’ai pris des photographies. J’ai toujours pensé qu’une pratique régulière est le meilleur moyen de progresser. Je n’ai jamais forcé les choses. J’ai ouvert les yeux. J’ai fait des projets, qui me tenaient à coeur, gracieusement. J’ai rencontré, échangé, aidé. J’ai dit oui, toujours, même quand j’avais très peur de ne pas être à la hauteur. Je n’ai pas écouté la petite voix intérieure qui me disait que j’étais une usurpatrice. J’ai pris le temps. Je suis sortie de ma zone de confort. Vos mots m’ont doucement aidé à prendre confiance et à aller de l’avant. J’ai, doucement, grandi.

 

Coire en sa bonne étoile


 

Quand Nicolas de We like travel m’a proposé de partir en Australie il y a quelques semaines, j’ai répété mille fois mercis et que j’avais une chance folle. J’ai dit oui oui oui pour travailler le soir le week-end la nuit pour avoir une semaine avec les kangourous et les koalas quelques semaines plus tard. Et à chaque fois que l’on me demandait si cela allait, si cela n’était pas trop fatiguant ou compliqué à gérer, je répétais avec le sourire ma chance. Ma chance de pouvoir dire, sans trop réfléchir, oui pour une semaine au bout du monde. Ma chance de pouvoir décaler mes heures de travail quand je le voudrais. Ma chance, voilà.

Je crois que la chance est la même pour tout le monde. Je crois, aussi, qu’il faut doucement apprendre à ouvrir les yeux et à la saisir. A ne pas avoir peur de grimper sur un tabouret, de perdre un peu l’équilibre et de tendre les bras pour l’attraper. Si on tombe, il ne nous reste plus qu’à remonter et à essayer à nouveau. Tout doucement, c’est promis, on trouve nos marques et cela semble plus simple. Et, je crois que quand on commence à le faire, notre étoile semble toujours briller un peu plus fort un peu plus près, un peu plus chaque jour.

 

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