Singapour, Pulau Ubin et ses serres


 

Ce matin, j’ai rejoint l’ile de Pulau Ubin au nord-est de Singapour. C’est une île préservée où les singapouriens ont l’habitude de se rendre le week-end pour faire du vélo et profiter de la nature. Un petit bateau à l’est de l’île vous y dépose en quelques minutes. Sur place, vous trouverez une poignée de restaurants et de vélos à louer à l’entrée de l’île. On y croise, à l’intérieur, quelques habitations et une végétation préservée. Certaines sont encore habitées et semblent appartenir à un autre temps.

J’ai loué un vélo et je suis partie le nez au vent faire le tour de l’île. Sur la route, j’ai croisé des familles, des groupes venant faire du sport, et même des singes. Et si j’avais vu plusieurs panneaux en indiquant leur présence, lorsque je les ai croisés, j’avais l’impression d’avoir cinq ans. J’en ai même oublié de les photographier.

A Pulau Ubin, on a l’impression d’être dans un village ancien et cela sent bon le temps retrouvé.

 

 


 

Un peu plus tard, j’ai rejoint les serres de Singapour. J’avais beaucoup entendu parler de Gardens by the Bay et j’avais hâte de les voir de propres yeux ces arbres-fleurs électroniques géants et les deux serres. Et, c’est encore plus joli et impressionnant que tout ce que j’aurais pu imaginer. A l’intérieur, on y croise des plantes du monde entier. Je crois que c’est ça que je retiendrai de Singapour : tout ce que vous pouvez imaginer avant de partir est bien là, en encore mieux, en encore plus grand, en encore plus majestueux.

Les cactus, les plantes grasses et les succulentes se mélangent aux cerisiers en fleurs. Par sa fraicheur et par la musique douce à l’intérieur des serres, il y règne une atmosphère apaisante. Je suis restée quelques heures à regarder, observer et m’enthousiasmer de chaque plante. J’ai aussi imaginé la difficulté de les regrouper et de les faire cohabiter dans un lieu unique. L’intérieur des serres changent plusieurs fois dans l’année. J’ai eu la chance de profiter des cerisiers en fleurs.

A la sortie et pendant que le soleil se couchait, je suis allée boire un verre à l’InDochine, un bar dans le jardin qui surplombe la ville et offre une vue panoramique sur le centre de Singapour. C’est impressionnant. J’ai d’ailleurs commandé des frittes à la truffe, qui n’ont sûrement rien de vraiment de singapouriennes, mais qui étaient drôlement, drôlement, bonnes.

 

 


 

J’ai attendu qu’il fasse nuit pour rejoindre le jardin et profiter du spectacle de son et lumière offert, chaque soir, à la nuit tombée. C’était beau et émouvant. Les arbres géants électroniques s’allument et se mettent à danser.

Et puis, la veille, il y avait eu ce repas d’exception chez Janice Wong au National Musuem qui a été la hauteur de tout ce que je pouvais imaginer – et, pour le coup, j’imaginais beaucoup. C’était beau, poétique et créatif. Inspiré et inspirant. Janice confectionne des plats à l’image d’une œuvre d’art. En dessert, j’ai commandé un cheesecake au gorgonzola et parmesan qui sortait tout droit d’un conte de fée.

 

 


 

Malgré la fatigue de la journée, je suis rentrée à l’hôtel à pieds pour étirer la soirée. Et sur le chemin, tout me semblait un peu doux, rassurant et irréel. Cela va faire une semaine que je suis arrivée à Singapour et je me rends compte comme j’apprends doucement à découvrir et aimer la ville. Comme ses contrastes et ses différentes atmosphères me semblent riches et passionnants. Je commence à prendre mes repères et à pouvoir rentrer à l’hôtel sans plan. Cela peut vous sembler pas grand chose, mais à mes yeux, cela représente beaucoup – c’est comme la toute première fois où dans un nouvel appartement, la nuit, vous ne cherchez plus l’interrupteur, vous voyez ? .

De Singapour, j’en conserverai l’image d’une ville qui joue l’équilibriste entre l’Orient et l’Occident. A mon arrivée, j’ai déjeuné à Lau Pa Sat qui a, part son architecture, a une ressemblance avec le Covent Garden à Londres. A Pulau Ubin, j’ai retrouvé des airs d’ile de Ré aux beaux jours et l’exubérance d’Abou Dabi dans ses hôtels qui semblent vouloir toucher le ciel. Je me suis téléportée en Inde dans le quartier indien en déjeunant un Tikka Masala, et j’ai retrouvé des airs de Marrakech en sirotant un thé à la menthe dans le quartier arabe. J’ai revécu mes soirées luxembourgeoises en me promenant, à la nuit tombée, à Clarke Quay. Et en m’enfonçant dans le quartier d’affaire, j’ai doucement atterri à La City à Londres. Je me suis rappelée mes balades montréalaises en croisant, le sourire aux lèvres, des écureuils curieux. J’ai eu envie de m’envoler en Chine à Chinatown et j’ai atterri en Thaïlande en pénétrant dans les temples. J’ai souri de ces clins d’œil.

Dans les petites choses avant de revenir à France, j’ai noté : siroter un Singapour Sling au Raffle Hotel, manger dans un food truck étoilé, faire du shopping à Chinatown, visiter le Red Dot Design Museum et le National Museum, revenir à Singapour. Plus que deux dodos avant de rentrer en France, et je voudrais me souvenir de tous ces moments-là.

 

 

 

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J’écris ces quelques phrases de la maison Ikkoku, un café singapourien, proche de la mosquée Sultan.

C’est définitivement ce que j’aime le plus lorsque je m’éloigne de Toulouse, partir à la découverte d’un quartier, sans vraiment connaitre la destination, mon ordinateur dans un sac, et m’arrêter dans un café. Travailler une ou deux heures et repartir, le nez au vent, à la découverte de la ville. J’ai l’impression de ne pas travailler moins, mais mieux et plus efficacement.

C’est aussi, et je le sais, pour ça que j’ai choisi de travailler à mon compte. Lorsqu’on me demande ce que je préfère dans mon travail, et ce qui est le plus important à mes yeux, je réponds toujours la liberté. La liberté de travailler de la façon dont je l’entends et avec mes valeurs, la liberté de choisir mes clients (et qu’ils me choisissent !), la liberté de travailler d’où j’ai envie, quand j’en ai envie et de la façon dont j’en ai envie. C’est éloigné de mon quotidien que je ressens, au plus fort, cette chance-là et que j’ai la conviction d’avoir pris la bonne direction il y a cinq ans déjà.

 

 



Ce matin, j’ai profité des températures un peu plus douces pour visiter les jardins botaniques et le jardin d’orchidées avant que le soleil ne devienne trop fort.

Le jardin est immense et calme. Je suis restée plusieurs heures à flâner au soleil. J’ai observé, intriguée, les singapouriens faire du tai-chi au milieu du parc, les amoureux profiter de leur bonheur-amour main dans la main, et les jeunes parents promener leur bébé. Cela m’a donné envie de lecture au soleil et de pique-niques dans l’herbe.

Avant de partir, j’ai visité le jardin d’orchidées. En Asie, je les observe toujours avec beaucoup d’attention. J’ai beau y mettre tout mon cœur, je n’ai jamais réussi à élever un bébé orchidée dans mon appartement. Les fleurs finissent toujours par tomber au bout de quelques semaines et ne semblent jamais vouloir fleurir à nouveau. Leur fragilité leur donne un aspect précieux et fascinant. L’orchidée est l’emblème de Singapour et on en croise partout : dans les rues, dans les appartements, dans les restaurants. J’aime cette idée de fleurir son quotidien.

A l’intérieur, j’ai croisé à nouveau un écureuil et j’ai souri en repensant à Montréal. J’ai vu des orchidées de toutes les formes et de toutes les couleurs. Des rouges, des jaunes, des bleus, des roses, des blanches. Des minuscules et des plus imposantes. Des précieuses et rares, des plus communes. A la sortie, j’avais envie d’adopter toutes les orchidées au monde.

 

 


 

Vers midi, j’ai rejoint le centre ville à pieds pour découvrir l’Orchard Road. C’est la grande avenue où l’on retrouve les principales boutiques de luxe de Singapour. On a l’habitude de la comparer aux champs Élysées. Je voulais profiter de la bibliothèque qui se trouve sur la même avenue.

J’ai pris cette drôle d’habitude depuis quelques années. Dans chaque ville où je vais, je fais toujours une petite recherche sur les bibliothèques, les librairies et les salons de thé/librairies à visiter. Je ne sais pourquoi, mais une pièce qui déborde de livres m’émeut et je repense toujours à ses mots de Tahar Ben Jelloun « une maison sans bibliothèque est une demeure sans âme ».  Alors, voilà, découvrir une bibliothèque, c’est un peu découvrir l’âme d’un pays. J’ai vogué dans les allées le sourire aux lèvres. J’ai fini par poser mon ordinateur sur une des grandes tables en bois. Et au milieu des livres et de Singapour, j’étais un peu à la maison.

En sortant de la bibliothèque, j’ai rejoint Haji Lane, la rue qui déborde de boutiques de créateurs et de jolis cafés. J’étais déjà passée dans la rue en début de semaine et je voulais en profiter pour prendre à nouveau quelques photographies. Je me suis dit que cela serait aussi le quartier parfait pour trouver un café et y travailler quelques heures.

Je me suis arrêtée sur le chemin déjeuner des Dim sum. J’ai commandé des bouchées à la mangue et à la crevette et je crois que je pourrais me nourrir exclusivement de ces petites choses jusqu’à la fin du séjour. Avant de m’envoler à Singapour, on m’avait prévenue de l’importance de la nourriture et de sa richesse dans la culture singapourienne. Alors et depuis mon arrivée, j’essaie de tester toutes les spécialités. Et, à chaque repas, c’est un voyage dans le voyage.

 

 


 

Et puis, vous connaissez la suite de la journée. La maison Ikkoku est parfaite pour vous écrire en grignotant une part de gâteau – oh, la bonne excuse pour manger encore. Ce soir, je dine chez Janice Wong, élue meilleure pâtissière d’Asie, et c’est un peu incroyable et j’ai déjà un sourire jusqu’aux papilles.

Dites, d’ailleurs, vous avez des cafés où travailler-grignoter à me conseiller à Singapour ?

 

 

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Au réveil, j’ai vu le ciel bleu et un grand soleil par la fenêtre de la chambre d’hôtel. J’ai su que cela serait une belle journée. Alors, j’ai oublié les petites heures de sommeil et cette difficulté à nouveau à le trouver la veille. J’ai enfilé un short et un débardeur et je suis allée prendre un petit-déjeuner à quelques minutes de l’hôtel à Ya Kun Kaya, une café où les singapouriens ont l’habitude de se retrouver le matin. J’ai commandé un café et des toasts au beurre et à la confiture de lait de coco à tremper dans des œufs mollets avec de la sauce au soja salé. J’ai mangé, souri, grimacé. J’ai mangé à nouveau.

Avant d’atterrir à Singapour, j’avais cette image fascinante d’une ville équilibriste entre l’Occident et l’Orient, tournée vers le futur, hyper-connectée et où la nature et la technologie cohabitent. J’avais hâte de découvrir ce visage plus naturel et préservé de Singapour. Je le guettais depuis mon arrivée au fil de mes balades et je m’enthousiasmais à la vue des parcs et des arbres centenaires au loin.

Si j’aime la ville et son bouillonnement, j’ai besoin d’espaces naturels pour me ressourcer et reprendre ma respiration. Dès les beaux jours, à Toulouse, je file souvent entre midi et deux, ou l’après-midi, profiter d’un petit coin d’herbe et d’un livre au soleil. Cela me permet de ralentir. Dans la nature, j’ai toujours la douce impression de me reconnecter à mes émotions et au temps. De revenir à l’essentiel.

 


 

Après le déjeuner, je me suis dirigée vers le Southern Ridges pour découvrir la jungle singapourienne. J’ai rejoint Mount-Faber, et j’ai pris le chemin pour rejoindre Hort Park. J’ai marché au dessus des arbres à travers les ponts suspendus. C’était beau et surprenant, et cela me rappelait une jolie randonnée en Australie. C’était encore tôt, il y avait peu de monde et cela sentait bon le calme et la sérénité. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre et je crois que je n’aurais pas vraiment pensé-rêvé à une flore aussi développée si proche de la ville. J’imaginais vaguement quelques arbres et une forêt minuscule.

J’ai vu la nature s’épanouir et trouver sa place au coté de la ville. J’ai vu la beauté des arbres centenaires et j’ai été fascinée par cette capacité de la nature à se construire autour des installations de l’homme. A faire corps avec. J’ai marché et j’ai respiré. J’ai pris le temps. A mesure que je marchais, j’ai ressenti tout doucement l’énergie et la force sauvage de la nature. Sur mon chemin, j’ai croisé des écureuils et oiseaux. A l’horizon, on voyait les gratte-ciels se fondre dans les arbres.

L’après-midi, j’ai pris un bain de soleil au bord du lac de MacRitchie Reservoir. C’est à quelques minutes en voiture du Southern Ridges et on a l’impression d’être au bout du monde. Ici, aucun immeuble à l’horizon. On est au milieu de la forêt, au milieu du lac, au bout du monde. C’est le moment parfait pour faire la sieste à l’ombre d’un arbre, d’observer les canoés et d’écouter les rires des enfants. A l’intérieur de la forêt, je sentais le soleil traverser les arbres et caresser mes épaules ; il faisait doux, il faisait soleil.

 


 

Avant le coucher de soleil, j’ai rejoint le quartier colonial de Singapour et j’ai marché jusqu’à Clarke Quay. J’ai découvert un quartier branchée et moderne avec ses grattes-ciels, son quartier d’affaires, ses nombreux bars et restaurants. Je n’avais encore survolé que cette partie-là de la ville en privilégiant, tout d’abord, les quartiers plus traditionnels de Singapour. A l’image de la nature, l’association et le mélange des cultures, de l’ancien et du moderne, m’ont semblé extrêmement doux, naturels et rassurants.

De la rive, j’ai pris un bateau. J’ai observé le ciel changer doucement de couleurs à mesure que le soleil se cachait derrière les buildings. De là, on pouvait apercevoir la Marina Bay et toutes les grandes tours où se situent les banques de Singapour. Je ne sais pas si vous ressentez parfois cela : des moments où vous vous dites que l’instant ne pourrait être plus parfait qu’à ce moment-là. Hier et à ce moment-là, sur le bateau alors que le soleil se couchait, c’était ça et c’était incroyablement émouvant. Sur la rive, il y avait un groupe qui dansait et faisait de la musique. Cela donnait des airs de fêtes, une sorte bande originale joyeuse à cette fin de journée.

 

 


 

Avant de rentrer, j’ai dîné un chilli crab sur le Boat Quay, un plat singapourien préparé à base de crabe, de sauce tomate et de chili. C’est bon, cela pique et on s’en met partout.

Du restaurant, je suis rentrée à pied à l’hôtel. Il faisait encore chaud. J’ai mis mes écouteur et j’ai écouté ce morceau en me disant que oui, que la vie était quand même drôlement easy. J’ai traversé le quartier d’affaire, puis Chinatown. Cela sentait bon les épices et les beaux jours. J’ai pensé à tout ce que j’ai vu-ressenti-photogaphié depuis dimanche. J’ai pensé à la course à l’aéroport à Franckfort et cette boule au ventre quand je ne trouvais pas la porte d’embarquement. J’ai pensé à Singapour, à mon arrivée, à ses différents quartiers. J’ai pensé à Singapour et à sa nature folle, à ses forêts tropicales, à ses réserves, à ses arbres centenaires, à ses écureuils, à ses orchidées, à  ses lacs et ses respirations. J’ai pensé et j’ai souri.

J’ai fini le trajet en en me disant que Singapour était aussi belle et surprenante de jour que de nuit, de ville que de nature.

 

 

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