Petit confidence

Alors, voilà, voilà, j’ai encore raté l’examen de conduite. Oui, encore. Pour un virage à 5 km de trop, il a coché « ajournée » sur la feuille. Et voilà, voilà, mes larmes qui roulent sur mes joues. C’est si con l’importance que peut prendre un examen dans mon cerveau, tout ça pour le permis. Ce permis, c’est bête, mais ça me brise. Je le dis comme je le pense. Simplement et cruellement. C’est omniprésent dans mon cerveau. Cela tourne dans ma tête et mon estomac. J’ai mal. Le manque de confiance en moi me creuse. A quoi cela sert-il de lire Kant quand on ne parvient pas à tourner un volant correctement? Oui, c’est la question qui tourne dans ma tête, qui m’émiette. Ce sont des débris d’espoir qui s’abattent sur mon crâne.
C’est con d’avoir envie de s’éteindre pour un examen. C’est con, et vous voyez, j’en suis consciente. Je suis consciente de mon iraisonnement mais je ne parviens plus à me raisonner. Totalement in-consciente. Si j’en dessine une montagne de ce permis, c’est parce qu’il symbolise tant à mes yeux. Il me promet la clef de la liberté. Et puis, je me suis totalement investie à l’intérieur. Tellement investie moralement et pécuniairement. Il m’empêche de vivre depuis cinq mois. Il n’y a plus que lui. Tout est pour lui. Je me sens si conne, si incapable, et ces larmes qui ne cessent de s’étendre sur mes joues. A quoi cela sert-il de lire Kant quand on ne parvient pas à tourner un volant correctement? J’ai mal, et je me sens minuscule. J’étais si fière de moi mardi quand je suis sortie de la voiture. J’ai y cru, j’ai cru trop haut. Les noeufs se sont défaits en une poignée de secondes. Et puis non, puis rien. Tout s’écroula lors de la réponse. Tout. J’en peux plus de me battre contre ma faiblesse. Oui, je m’évalue face à un examen. Je sais aussi qu’objectivement on ne peut pas s’évaluer à partir d’un simple examen de trente-cinq minutes. Je le sais, oui. Mais là, mais là, tout est si flou. Je mélange tout. Je m’écroule. J’y pense. Cela me hante. Je n’arrive plus à croire en moi. Je tombe, c’est tout. Et souvent, je me dis que j’ai plus besoin d’un psy, que du permis au point où j’en suis. Je n’ai plus aucune confiance en moi. Je tombe dans mon intérieur. Je me roule, m’enroule contre moi même à m’en étouffer. Et j’en ai si honte, si honte.

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un week end à deux,

Ce fut quatre petites journées de bonheur, une halte de douceur et de tendresse. Ce fut un sourire grand comme le soleil à l’aéroport. Un soirée de retrouvailles au gout si sucrée si tendre. Ses mots aux creux de mon oreille. M’endormir à nouveau contre la douceur de sa peau. Les cauchemars ont fui durant ces quatre jours. C’était des nuits de tendresses à me blottir contre l’amour. Se border d’amour. Ce fut des journées où le soleil ne se couche plus et où les étoiles brillent si forts si forts. Ce fut des heures à me pelotonner contre lui, contre son cœur. Des déjeuners à quatre mains dans le creux du bonheur, sur la vague de la joie. Des après-midi dans la ville rose, à faire les boutiques, à s’offrir. des petites riens et nos grands tout. Ce fut des cafés et des chocolats chauds qu’on prenait le temps de savourer pour de vrais. Ce fut mon amoureux qui m’attendait à la sortie de la fac et qui m’accompagnait au matin jusqu’à la salle. Ce fut mon sourire à chaque fois que je le retrouvais. Ce fut des macarons savoreux de chez Lopez, un restaurant improvisé, un gouter somptueux, des cadeaux, une soirée mexicaine, un déjeuner comme si on avait quatre ans devant la télé, ce fut du bonheur à l’état pur dans ses bras.

C’était le bonheur retrouvé des jours heureux, des jours d’été. C’était l’attente pulvérisée, et mon rire d’enfant que je laissais éclater lorsqu’il me serrait dans ses bras.

Voilà, vous savez tout. Ou presque.

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