Quand je découvre une ville, je le fais en partie à travers ses bars et ses restaurants. J’ai alors l’impression d’en découvrir une nouvelle facette. Lorsque je pousse la porte d’un restaurant, j’aurais en ressortant une tout autre image de la ville, bien plus réelle. C’est l’occasion pour la première fois du voyage de discuter avec des personnes de la ville et du pays, de les écouter, de voir la façon dont ces personnes nous accueillent. C’est toujours un moment unique : ces premières paroles qu’on échange avec l’autre, avec celui d’ici, celui qui restera lorqu’on repartira bien trop tôt.
J’aime m’émerveiller lorsque je m’aperçois que la personne en face de moi aime vivre ici et qu’elle n’a qu’une envie me faire découvrir sa ville de l’intérieur. A travers quelques phrases , elle colorie soudain ses rues et ses habitants. Je mange alors les mots de la personne. Je bois ses sourires. Je sais qu’à ce moment-là, la ville devient vivante. Son âme pétille. Des personnes l’habitent et ne font pas que la piétiner. A l’inverse, lorsque le restaurateur ne nous décrochera pas un mot ou un sourire, j’en sortirai déçue avec la triste impression de n’être qu’un client-objet de plus.
Je crois que chacun de mes voyages pourraient se racontaient à travers ses rencontres furtives.