Sentir à nouveau, et comme la première fois où je l’ai visité, l’odeur du parquet en ouvrant la porte. Respirer. Lentement. Prendre le temps. Savoir déjà que cette odeur sera éphémère, et que dans quelques minutes à peine, je ne la percevrai presque plus. Déposer le sac à pois dans le l’entrée. Le courrier, sur la table à manger. Les clefs, sur le nuage. Remplir la gamelle d’eau fraiche pour Holly. Ouvrir les yeux. Dans le salon, s’attendrir devant le tableau de la jeune fille à la marinière. Le découvrir à nouveau. S’émerveiller. Observer les plantes qui ont grandi durant mon absence, et qui ont un peu soif.
Ouvrir les persiennes et savourer la luminosité retrouvée. Le soleil qui glisse sur le parquet et l’air frais du petit matin sur la peau. Allumer la bougie à vanille sur la petite table blanche de la terrasse. Faire chauffer de l’eau. Arroser les plantes. Siroter un thé en ouvrant le courrier des trois dernières semaines. Sourire devant la petite carte manuscrite et les mots tout doux. La trouver parfaite. La glisser à l’intérieur du moleskine pour la garder près de soi.
Puis, doucement, ranger les affaires dans la penderie. Se souvenir qu’on les glissera à nouveau dans le même sac, dans quelques jours, pour aller voir la mer. Sourire. Aimer plus que tout cette vie-là. Cette vie faite d’aller et retour, de regard au dessus des nuages, d’émotions partagées.
Avec Holly, faire le tour du quartier. Croiser les mêmes visages, les mêmes sourires, les mêmes odeurs. Sourire, aussi, en retour. Les minuscules habitudes, les habitudes joyeuses. Et, savoir à ce moment-là que c’est ici notre maison à nous. Dans ces sourires-là, ces visages de presqu’inconnus et ces odeurs croisées emmêlées aimées. Comme toujours, s’arrêter chez la fleuriste sur la place au bout de la rue. Comme toujours, faire une escale à la boulangerie en face. Comme toujours, prendre deux croissants au beurre qui sentent bons les petits matins. Le soleil un peu plus fort sur la peau au retour. Le laisser nous caraméliser.
Plus tard, aller au marché et rentrer avec beaucoup trop de fruits et de légumes pour deux. Retrouver son bureau sa cuisine son lit, son nid à soi. Prendre le temps, à nouveau, de cuisiner pour deux. Pour le gouter, grignoter une tarte à l’avocat et au citron confectionnée quelques heures auparavant. Le soir, allumer la musique et les petites lumières qui donnent cette ambiance douce douce douce que j’aime tant. Prendre l’apéritif sur la terrasse en observant le soleil s’endormir. Observer les couleurs du ciel et attendre les rires des voisins.
Préparer un plateau repas tout simple et regarder, ensemble, un film un peu niais. Se blottir l’un contre l’autre. Sentir le bonheur grimper en soi.







































