
Aujourd’hui, j’ai vingt-six ans. Trois cent douze mois.
Je ne sais toujours pas faire du café, regarder un inconnu dans les yeux, dire non à un ami. Je sais tenir une promesse un peu folle, travailler durant douze heures d’affilée, consacrer mon temps à un projet qui fait battre mon cœur un plus fort. J’ai toujours peur de m’endormir seule dans le noir et de tomber dans les escaliers. Mes jambes tremblent toujours lors d’un premier rendez-vous. J’aime dessiner des soleils, m’émerveiller de la vue par le hublot de l’avion, et compter le nombre de dodos avant les vacances sur mes doigts. J’ai vingt-six ans et je crois que les rêves sont faits pour être réalisés.
Aujourd’hui, j’ai vingt-six ans et j’apprends enfin à m’écouter. A ralentir le rythme. Pour la première fois de ma vie, j’ai envie de tête-à-tête avec moi-même, de prendre soin de moi et de ne plus avoir peur de ne pas être parfaite. J’ai arrêté de courir. J’ai des rêves de voyages au bout du monde et d’histoires racontées jusqu’au lever du soleil. Pour mes vingt-six ans, je voudrais du silence, de la spontanéité et des belles rencontres. Je voudrais des beaux projets et de la confiance retrouvée.
J’ai vingt-six ans et j’ose enfin regarder mes bleus dans les yeux. Je n’essaie plus de les cacher. Je n’ai plus peur de tomber, de trébucher et de ne pas réussir dès la première fois. Je relativise, je m’écoute. Je suis moins dure envers moi-même. J’apprivoise mes émotions. Je suis fragile, sensible et tête en l’air. J’ai mille défauts et l’envie dévorante tout voir tout vivre tout découvrir. Chaque jour, j’apprends à être un peu égoïste. Je m’écoute, je relativise. Je savoure mon quotidien. Et, vous savez, cela fait un bien fou. A vingt-six ans, je m’apprends enfin à travers mon regard, un peu moins dans celui des autres.
J’ai vingt-six ans et je suis presque grande. Encore minuscule et fragile. Vingt-six ans et la vie devant soi, la vie pour soi.













