Ce matin, c’était mon premier partiel en Valencia et donc en espagnol. Il ne fut pas vraiment réussi, c’est un fait. Passons à son déroulement, plutôt drôle dans le fond.
Je suis arrivée cinq petites minutes en avance pleine de bonne volonté. J’ai posé mon dictionnaire et mes stylos sur le table. Un quart d’heures après il n’y avait toujours personne. Deux personnes inconnues sont alors arrivées sans un sourire ni même un minuscule « hola« . Elles nous ont distribué aussi vite qu’elles sont arrivées en retard des brouillons: des feuilles vertes pommes recyclés.
Alors que j’étais encore entrain d’admirer la jolie couleur du papier, une voix s’éleva. Je lève la tête, l’inconnue était entrain d’énoncer le sujet. Je sursaute et regarde tout autours de moi. Je vois tous mes amis d’examen avec un stylo à la main et l’air grave. « Elle est entrain de dicter le sujet, elle est entrain de dicter le sujet » me dis-je. Il n’y aura donc pas de feuille avec le sujet de l’examen. Panique à bord. J’attrape un stylo et je commence à gribouiller sur mon brouillon les questions. Alors évidemment que je ne tiens pas le rythme ; évidemment qu’il me manque des mots et que je ne comprends vraiment pas trop. Elle va beaucoup trop vite, c’est un fait ça aussi. Je finis plus ou moins par avoir mes questions, beaucoup de trou, et bien sur aucune réponse.
«La concepción de libertad sobre Subidi…». SubiQUOI ? SubiQUI ? vous me direz. Je n’en sais pas plus que vous je vous répondrais. Soit, je reste là avec mon brouillon, et mes quatre questions gribouillées. Je commence à réfléchir sur ce que je vais écrire sur ces auteurs aux noms inconnus et surtout sur ce que mon imagination va bien vouloir inventer. J’attends les copies et cherche à remplir les trous de mes questions. Je dessine des soleils et des étoiles qui sourient et qui éclairent un peu la salle en attendant. Au bout d’un quart d’heures, les copies ne sont toujours pas là. Serait-ce une université où il faut attendre un temps donné pour rédiger son examen ?
Je demande «discrètement» à mon voisin, comprendre comme une française stressée qui essaye de chuchoter de l’espagnol, si le brouillon est en fait la véritable copie. Il me répond oui. Je fais un drôle de regard. Je me replonge alors dans ma copie aux allures de brouillon avec ces petits dessins, et ces gribouillis tout frais. Il me reste trois feuilles encore immaculées, je me dis que cela suffira bien. J’essaye enfin de me concentrer sur la rédaction des réponses.
Au bout de quelques minutes, je m’aperçois que non, ce n’est pas possible. Je ne vais pas répondre à des questions dont je n’ai que la moitié de l’énoncé. Je me lève demander «discrètement» de l’aide à la personne inconnue qui surveille la salle sous le regard ahuri de la salle. QUOI ? Une étudiante ose se lever déjà ? Elle me tends après quelques explications une feuille avec les questions. Je la remercie et retourne à ma place. J’ai les questions, les feuilles de copie et il me reste plus qu’à rédiger… sur une feuille sans ligne et aussi verte qu’une pomme.
Autant vous dire que ma feuille d’examen fut aussi riche en contenu qu’en présentation. Oui, je ne sais pas écrire droit sans lignes, et alors ?
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