Les charmants petits monstres,

Mardi,
Les petites filles n’ont pas répété toutes les minutes le mot télévision. Elles se sont contentées de regarder sagement leur montre avec un regard rempli de tristesse. Elles sont hyperactives. Elles courent partout, chantent, hurlent. Elles ne m’écoutent pas. Lorsque j’élève la voix, je n’ai pas vraiment l’impression qu’elles m’entendent. Elles continuent leurs courses folles. Je ne suis pas habituée à crier, et je n’y arrive pas.
Je crois que leurs parents lèvent la voix dès qu’ils leurs demandent de faire quelques choses. C’est comme si elles sont sourdes, qu’elles n’entendent pas lorsqu’on parle normalement. J’ai eu beaucoup de mal à leurs faire faire leur devoir. Puis, pour tout le reste aussi, je dois avouer. Il n’y avait pas une minute où elles ne hurlaient pas, elles ne se chamaillaient pas. J’étais un peu désorientée. Et je ne me sentais pas la force de hurler pour faire régner le calme, ce n’est pas moi. J’avais l’impression de devoir jouer un rôle et de ne pas y arriver.
Lorsque le père est arrivé et qu’il les a trouvé «pleine d’énergie» ; il a juste crié d’aller se calmer devant la télévision. Chouette. Moi quand on a crie comme ça pour un rien, je me sens toute retournée. Dans ma  petite tête, quand on élève la voix ; c’est qu’il se passe quelques choses de grave.
Alors, j’ai quelques doutes. Je me sens un peu noyée par ces deux charmants monstres. Je n’arrive pas à les prendre comme il le faudrait. Je crois ne pas avoir assez confiance en moi pour me permettre de faire régner l’ordre. Je ne me vois pas faire «la petite chef».
Alors, oui … je suis parvenue à leurs faire faire leurs devoirs et à jouer à deux jeux de société. Mais, j’étais fatiguée et me sentais un peu nulle à la sortie. Lorsque je finis un cours particuliers, j’ai toujours la sensation d’avoir vécu une jolie expérience humaine, puis d’avoir aidé et transmis mes connaissance à une personne. Là, il y avait juste un vide, une bagarre de voix.
D’un coté, j’ai envie de continuer l’expérience jusqu’au bout pour voir où cela me, nous mènera. Je voudrais essayer de les apprivoiser, de les calmer. Je n’ai pas non plus envie de les abandonner. D’un autre, je préfère donner des cours particuliers. Je me sens utile, nécessaire et surtout à ma place. Les horaires avec les petites filles ne me permettent pas d’en donner.
Enfin, d’un coté financier, c’est aussi mieux payer les cours particuliers. Pour le moment, je continue avec les deux petites filles, la suite on verra. Bientôt.
Vous en pensez quoi ?

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La douceur de chez nous,

Samedi à lundi.

Je me suis enfuie dans les bras de mon amoureux pendant trois jours. J’ai laissé le carnet de mots sur la table blanche. Le crayon n’a pas bougé non plus. Il est doux de s’oublier le temps d’un amour. Les caresses, les paroles en arc-en-ciel, les odeurs sucrées, les photographies prises à l’improviste, le rire en musique de fond résument un week-end parfait.

Les oeufs de Pâques cachés dans le minuscule appartement, j’observe derrière son regard plein de malice l’enfance retrouvée. Je souris, le guide un peu. J’aime nos jeux d’enfants en ce dimanche matin. Prends-moi dans tes bras, serre-moi fort. Ne m’abandonne plus, ou je m’écroule. Ne parle pas, embrasse-moi. Le lit devient notre rempart contre la tempête. Je me cache sous les draps lorsqu’il prépare le café.  Je laisse dépasser mes yeux de la couette avant de lui voler la main. Une course folle, un cache-cache sous les draps, c’est la plus belle histoire d’amour. 
Tu sais, j’ai dessiné trois coeurs et écrit quelques mots sur un post-il, avant de les froisser dans le creux de ma main. Les mots étaient de trop. Il faut parfois oublier les mots et se laisser bercer par la vie. 
Je t’aime.

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La douceur du printemps,

Le soleil se lit sur mes lèvres. Il fait beau, il fait bon, il fait doux. J’ai ouvert les fenêtres. L’immense bibliothèque explose déjà. J’en souris. Je crois aimer les livres à la folie. Il y en a partout. Je vais chercher les petites filles dans une poignée de minutes et quelques secondes. Je croise les doigts pour ne pas entendre le mot télévision toutes les cinq minutes. Après, je donnerai des cours et ça, c’est vraiment très chouette. 
La dame pour l’internat ne m’a appelée pour me dire « oui », ou « non ». Je ne dirais pas « pas de nouvelles, bonne nouvelle ». Mais tant pis, ce n’est pas si grave.
Je vais bien et c’est le plus important. Le reste m’importe peu.  
Poudoupoudoupoudou. 

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