
Ces instants-là, les plus simples les plus inattendus les plus vrais.
Partager un café, ensemble, un vendredi après-midi. Apprendre un poème par cœur, sentir l’air frais sur sa peau. Réserver un vol pour un pays, encore, inconnu. Écrire. Créer. Faire des projets à quatre mains. S’enthousiasmer. Aller voir la mer. S’offrir une journée, juste à soi, pour soi. Ralentir. Observer le jour qui se lève et sa lumière bleutée. Se glisser dans un pull en cachemire. Apprivoiser ses émotions. Apprendre. A se regarder, à relever les yeux. A se dire merci.
Le premier verre en terrasse de l’année, la douceur d’Holly, le fou rire inattendu qui envole. Le thé à la cannelle et les mots enfouis dans le Moleskine. Le film qui bouleverse qui grandit qui émeut. Les baisers volés. Le premier plongeon. L’instant où l’avion décolle. Et puis, la vue par le hublot. L’annonce d’une nouvelle vie. La mélodie d’un piano, la beauté d’une rencontre, la douceur d’une pluie d’été. Le bruit de pas sur le parquet. Les mots qui font écho, qui font sens. Le silence. La justesse d’un roman. L’orage qui éclate la nuit, l’été. La beauté qui secoue. Toute entière.
Le premier regard, de ces mots-là, sur du papier glacé. Flotter. Sentir son cœur qui bat, un peu plus fort, qui se serre. Juste au dessus, le sourire qui éclate. La vie brutale surprenante émouvante. La serrer fort, cette petite vie-là. Les papillons au creux du ventre, les paillettes sur les paupières, les frissons. Sentir le bonheur grimper en soi.
Imposer sa chance. Serrer son bonheur*.
* En référence au joli poème de R. Char « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te
regarder, ils s’ habitueront ».

Comme je vous l’écrivais hier sur Saisir sa chance, ce petit texte a été publié sur le magazine Simple Things au mois de juillet. Les photographies sont issues de la séance photo réalisée avec Mulot B. dans le cadre de notre projet commun « se souvenir des belles choses ». Vous pouvez voir une petite photographie de l’article ici.




