L’avion est parti et il est déjà revenu. Le temps parfois s’accélère jusqu’à se perdre dans un tourbillon. Un battement d’ailes et les trois jours sont terminés. Le carnet-joli est posé sur mon bureau. Il est là afin que les mots tiennent droits, restent sur la bonne ligne, ne dérivent pas. Ce n’est pas toujours simple de ne pas se tordre. C’est dans l’avion qu’il fut baptisé. Ma main tremblante apposait le titre, accolé à la date. C’était instable mais écrire m’envolait plus haut que les nuages.Quand je gribouille dessus, les souvenirs sourires se dessinent au bout du crayon noir. Les mots sonnent comme la nostalgie et l’espoir. Le présent y est élidé. J’ai écrit durant une heure, durant un heure j’ai écrit les souvenirs d’un week-end passé trop vite. Je voulais écrire les mots encore chauds, encore enfouis entre les larmes et les sourires. J’ai dessiné le rêve, le rêve.
C’est la première fois que je ne voulais pas sortir de l’avion. Je crois que je ne voulais pas à nouveau enlacer le quotidien. Il me parait un peu trop bas maintenant, par rapport aux nuages.
J’aime. Créer. Réserver un vol pour un pays, encore, inconnu. Écrire. Imaginer. Photographier. Observer le jour qui se lève et sa lumière bleutée.
L’instant où l’avion décolle. Et puis, la vue par le hublot. La mélodie d’un piano, la beauté d’une rencontre, la douceur d’une pluie d’été. Le bruit de pas sur le parquet. Le silence. La justesse d’un roman.
Je crois en la beauté de la vie. Je crois en l’amour. Je crois en la douceur. Je crois en l'humain. Je crois que les rêves sont faits pour être réalisés.