Et réapprendre à vivre
La soutenance est passée, et un sourire apaisé est apparu sur mes lèvres. Les minutes, qui ont suivi, avaient un goût particulier, peut-être un goût de liberté. Mention très bien. Je souris. Je pense que c’est un peu trop. J’ai passé la soirée avec ce sourire accroché à mes lèvres et cette coupe de champagne qui glissait entre mes doigts.
Se raconter, se murmurer, se crier que l’on peut être fière de soi, au moins un peu. Se répéter alors les mots de jury, pour y croire. S’en convaincre. Se répéter les mots jusqu’à ce qu’ils deviennent flous et qu’ils se vident de leur sens. Se secouer. Appeler papamaman et se sentir toute petit fille. Entendre leur voix, leur fierté peut-être, et être déjà un peu à côté. Sourire. Trinquer. Et, délicatement, penser déjà à l’après.
Le ballet ne s’arrête jamais, on le sait. Un pas après l’autre, un caillou qui en remplace un autre. Parce qu’il va encore falloir faire des choix et que l’on sait inexorablement que derrière toute décision se dissimule un renoncement. Il va falloir se prouver que l’on en est encore capable de grandir. D’avancer. Mais là, tout de suite, l’essentiel est de respirer. Vivre.
Le lendemain, je me réveillais trop tôt, allumais le Mac. Et, en tailleur, faisais quelques modifications. Les dernières. Il n’est pas facile de le laisser s’envoler, de se dire que voilà, c’est fini. Que même si cela n’est pas parfait, il ne faut plus y toucher. On aura fait pour le mieux.
Puis, j’ai déposé le Macbook dans un coin de la valise et je n’y ai plus touché. Cela fait du bien parfois de se libérer de l’écran. Porto a été parfaite et d’une douceur absolue. Je crois qu’il est parfois nécessaire de s’éloigner pour se retrouver. Un vent de liberté.

Les photographies ont été prise à l’Ile de Ré avant de s’envoler à Porto. L’air marin sur la peau, il n’y a rien de mieux, pour se sentir vivante.





