
La semaine dernière, j’ai appris une de ces nouvelles qui vous bouscule. Qui remet en question vos certitudes et votre quotidien. Quelques mots, et mon petit monde intérieur s’est écroulé. C’était 18 heures, et tout à coup, il faisait nuit. Pourtant, il y avait des parenthèses, de l’attente pour confirmer et des coins moelleux dans le discours. En quelques secondes, mes sourires s’étaient envolées.
Durant trois jours, c’était un boucan d’enfer mêlé à l’attente des résultats. Trois jours et une migraine. La tempête à l’intérieur, les cailloux dans le ventre. Je me sentais minuscule. Impuissante. Je crois que j’étais tétanisée par le peur, peur pour cette personne que j’aime plus que tout, peur pour de perdre mes repères. J’en ai tremblé, j’ai fait trop de recherches foireuses sur Google, je me suis imaginée mille histoires. Durant trois jours, j’ai arreté de respirer. J’étais redevenue une petite fille qui avait peur du noir et qui n’avait que son doudou pour se rassurer.
Et puis, le verdit est tombé. On était vendredi. Le mot tumeur et cancer se sont vaporisés. D’un seul coup, il n’y avait plus rien. J’ai repris ma respiration. Un sourire est apparu sur mes lèvres. Il ne m’a plus quitté de la journée. Parfois, j’ai l’impression que la vie nous fait mine de rien des piqures de rappels. Parfois, elle nous susurre des « Oh, regarde comme la vie est belle« , « Tu es chanceux, ne l’oublie pas« , « Savoure, la vie est si fragile et plus forte que tout« . Elle nous rappelle, à sa façon, de ne passer à coté de sa beauté. D’arrêter de courir, de travailler trop, d’être en apnée. D’arrêter d’avoir peur pour des broutilles et de passer à coté de l’essentiel. Elle nous rappelle de lever les yeux. De respirer. De ne pas oublier de savourer, chaque jour, sa poésie.
Cela faisait une éternité que je n’avais pas souri comme ce vendredi-là, que je n’avais pas trouvé la vie si douce si belle si intense. Souviens-toi que la vie est belle.




 
