

La première tétée, ton corps à peine sorti de mien.
Une respiration, une caresse.
Ta bouche maladroite qui cherche mon sein.
Tes doigts minuscules sur ma poitrine, mes mains qui te découvrent et te cajolent.
Ta fragilité contre mon corps fort et puissant.
Peau à peau, coeur contre coeur, nous ne faisons qu’un.
Connectés, liés, soudés à jamais.
Dans le silence, ton regard qui croise le mien.
Ton couinement de satisfaction.
Allaiter, partout, tout le temps.
Le matin, le midi, le soir. La nuit.
La tétée qui console, qui rassure, qui panse.
Celle contre la douleur, la fatigue et le chagrin.
Celle pour grandir, pour apaiser, pour vivre.
Celle pour se retrouver.
La tétée qui fédère les mères depuis la nuit des temps.
L’allaitement comme un héritage, un don de soi.
La dernière tétée, promesse d’une vie tendre devant toi.