La première nuit


Après avoir réservé le vol pour Ibiza et le van, je me suis demandé ce que l’on pourrait bien y faire à début avril quand on n’a pas mis les pieds dans une discothèque depuis plus de dix ans et que l’on déteste la musique forte. 

Puis, les questions sont arrivées. Est-ce si facile à conduire comme mon papa me le répète ? A-t-on froid la nuit dans un van ? Et si j’ai peur ? Et si j’ai envie de faire pipi ? Et si je suis malade ? Mais, d’ailleurs, on se lave comment quand il ne fait pas encore si chaud ? 

Alors, pour me rassurer, j’ai préparé un programme pour la première fois de ma vie. J’ai noté les paysages, les horizons et les kilomètres entre chaque étape. J’ai lu, regardé et observé Ibiza depuis mon écran d’ordinateur. 
Et surtout, surtout, je me suis promis de ne pas m’en vouloir : si j’avais peur, si j’avais froid ou si je trouvais la vie en van trop inconfortable ; je pourrais réserver un hôtel et cela ne serait pas un drame. Cela ne ferait pas de moi une personne nulle, ou moins capable, non plus d’ailleurs. 

Pour la première nuit, j’avais noté que le parc naturel de Ses Salines était seulement à quelques kilomètres de la vieille ville d’Ibiza et de l’aéroport.

J’avais alors pensé que je pourrais y dormir. Cette idée m’avait rendue infiniment heureuse. C’était donc ça la magie d’une maison roulante : avoir le luxe de choisir, chaque jour, chaque nuit, les toutes premières et les toutes dernières images qui apparaîtront sous mes yeux.

Et pour ce tout premier matin à Ibiza, j’avais décidé que cela serait cette vue-là. Quand j’ai pris la photographie dimanche ; j’ai pensé que parfois, dans la vie, la réalité était bien plus chouette, simple et surprenante que nos rêves.

Et que ça, c’était quand même une merveilleuse nouvelle. 

PS : j’ai eu froid, j’ai eu pipi la nuit, j’ai calé, j’ai eu peur de tomber dans la mer lors d’un démarrage en côte, j’ai pensé que j’arriverais jamais à me garer dans une place pour six voitures, j’ai eu soudain très chaud. Mais alors, qu’est-ce-que c’était chouette, qu’est-ce que c’était beau, qu’est-ce que c’était doux.

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C'est promis

Vos commentaires
sont des petites douceurs
Mille mercis à vous

  1. Ailise

    Vole, vole vers ton nouveau voyage. Que la route te soit douce et lumineuse. Tu as en toi tant de courage. ❤️

    Répondre
    • Merci, merci, merci !!!
      Du courage, je sais pas. Je ne crois pas d’ailleurs. Disons que j’essaie de me bousculer un peu (pour ne pas rester trop longtemps sur mon canapé à observer le ciel) et de ne pas m’enliser.

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