Ohé, ohé, la rentrée approche et c’est l’heure de préparer doucement ses affaires et ses nouvelles habitudes. Je ne sais pas si je suis la seule, mais j’ai toujours aimé la rentrée : j’aime son dynamisme, la papeterie qui sont bon la nouveauté et les nouvelles habitudes prises avec le sourire et qui donnent l’impression que, tout à coup, tout est possible.
On déborde d’énergie et on a l’impression de pouvoir gravir des montagnes ni vu ni connu. C’est le moment parfait pour faire le bilan du début d’année et pour se fixer les derniers objectifs pour clore l’année de la meilleure façon possible.
Oh, et puis, l’essentiel : j’espère que vous avez passé de belles, ensoleillées et reposantes vacances. De mon coté, je triche un peu : je suis encore en Espagne et je m’envole dans quelques jours en Thaïlande (ne me jetez pas des petits cailloux, en contrepartie, j’ai travaillé tout l’été).
Et parce qu’une rentrée avec des jolies affaires, c’est une rentrée un peu plus joyeuse et colorée, j’ai imaginé un petit kit spécial rentrée à imprimer avec des étiquettes pour vos livres, vos carnets et vos cahiers. Si vous le souhaitez, et pour gagner un peu de temps (ou que vous n’aimez pas trop votre écriture), vous pouvez remplir les étiquettes avant de les imprimer en utilisant un logiciel comme Adobe Acrobat.
J’ai également imaginé un semainier pour organiser votre emploi du temps au quotidien et un organisateur annuel pour noter les dates et les événements importants (vacances, anniversaires, vacances et vacances !). Comme ça, vous n’aurez plus aucune excuse pour ne pas être organisé !
J’ai imaginé des créations colorées et qui sentent encore les beaux jours (bonjour été indien !). Je les ai voulu aussi un brin enfantine. L’idée est qu’elles fassent sourire et glissent un peu de gaité aux grands, et rendent la rentrée un peu plus joyeuse et ludique aux plus petits.
Je vous glisse quelques photographies des coulisses de la création. Je les ai confectionné dans un café-librairie à Valencia (l’Ubik Café) qui est complètement magique. Je ne sais pas si vous travaillez parfois à l’extérieur. C’est, pour moi, une jolie manière de faire travailler ma créativité (et de manger des petits gâteaux en travaillant aussi).
Astuces pratiques
Je vous conseille d’imprimer les créations sur du papier épais pour un meilleur rendu. Vous en trouverez un petit peu partout (Fnac, Cultura, Virgin, Boulanger, etc.), généralement proche du rayon des imprimantes.
Si vous souhaitez utiliser le semainier pour une année entière, vous pouvez également le plastifier pour éviter qu’ils ne s’abiment trop rapidement. Vous pourrez alors écrire avec un marqueur pour tableau blanc et effacer si votre emploi du temps change ou évolue chaque semaine.
Enfin, et pour les étiquettes, vous pouvez acheter du papier transfert pour textiles si vous voulez mettre le nom sur les vêtements de votre petit bout – cela ressemble à ça.
Bon, bon, on se souhaite une rentrée colorée et joyeuse ?
Je me demande, parfois, si j’oublierais tout ça ; si je décidais de poser mes bagages à Valencia un peu plus longtemps que quelques semaines.
Si j’oublierais, je veux dire, le bonheur de se lever avec ce ciel bleu au dessus de la tête tous les jours, la liste de mots espagnol-français dans le moleskine et la petite fierté de m’exprimer-comprendre-entendre de mieux en mieux. Je me demande si j’oublierais, ce que cela fait, d’avoir la mer à portée de pas et le bonheur de voir Holly faire son poisson-clown dans l’eau. Si j’oublierais la joie de vivre des valenciens et la douceur qui semble s’infiltrer dans chaque rue ici. Si j’oublierais l’élégance du Carmen et la légèreté de Ruzafa en fin de journée. Si j’oublierais, si je fermerais petit à petit les yeux, si, tout ça, tout deviendrait presque normal.
Je me demande parfois aussi, si, un jour, j’oublierais ma chance d’avoir un travail qui me colle au coeur. Qui me permet d’écrire de photographier de dessiner de créer de m’éveiller. Qui me permet d’avoir un peu de temps pour voyager, pour partager, pour vivre. Je me demande si, un jour, je ne saurais plus regarder cette liberté-là, cette chance-là ; comme un cadeau de la vie.
Je ne sais pas si l’on se fait à tout, si l’on oublie et que tout devient un peu normal un peu acquis avec le temps, je ne sais pas. Alors, j’écris et je me dis que, peut-être, un jour gris-brouillon, ces mots seront une jolie piqure de rappel.
Du Nil, je me souviens de toutes les images floues que je pouvais avoir avant de de partir et de ce désir – comme toujours – de ne pas trop regarder, de ne pas trop écouter, de ne pas trop lire en amont ; pour conserver la magie et la spontanéité de la rencontre. Du pays, de la ville, du lieu. Pour préserver la surprise. Pour éviter, peut-être, parfois aussi, d’être déçue par mon imagination. Et, une fois arrivée, je me souviens avoir pensé que c’était encore plus joli encore plus apaisant encore plus majestueux, que ; tout ce que j’aurais pu imaginer.
Je ressens rarement cette sensation-là : cette cohérence complète entre les rêves de ma petite tête et la réalité. Alors, souvent, j’ajuste, j’arrondis les angles. J’ajoute un peu de lumière, ou à l’inverse, je tire les rideaux. Je regarde un peu plus vers la gauche ou vers la droite. Je ferme les yeux et je fais travailler mon imaginaire.
Je me souviens avoir ressenti ce sentiment de plénitude, cette harmonie, pour la toute première fois en Laponie au milieu d’une forêt de sapins enneigés. Il faisait moins trente degrés. Il y avait du blanc partout. Au sol, sur les sapins, sur les chiens qui nous portaient. Dans le ciel aussi. C’était naturel grandiose dingue. Sublime, voilà, c’était sublime.
Et puis, il y a eu ce premier réveil avec la vue sur le Nil à observer les paysages défilés sous mes yeux. Et ce drôle de sentiment qui m’a saisie, tout à coup, et qui m’a, à nouveau, serré le coeur.
Du Nil, je me rappelle du dernier vol pour rejoindre Luxor et de ce tout premier coucher de soleil au dessus des nuages. De ces fauteuils un peu plus larges, un peu plus confortables, que donnent droit la classe affaire et de nos sourires d’enfant à mesure que l’on approchait de notre destination.
Je me souviens de la vue par le hublot et des couleurs du ciel. De notre arrivée, et de l’enthousiasme qui se se lisait sur nos visages. De la toute, toute, première respiration à l’extérieur de l’avion et de l’air moite sur ma peau. Il était vingt-et-une heures, peut-être déjà vingt-deux. Je me souviens avoir pensé qu’il ne faisait finalement pas si chaud et d’avoir souri de cette chaleur enveloppante.
Et puis, il y a eu le minuscule trajet pour rejoindre l’hôtel et mon impatience de rencontrer l’Egypte. Nos valises accrochées cahin-caha sur le coffre et qui semblaient vouloir prendre la poudre d’escampette à chaque coin de rue.
Du van et des routes mal éclairées, je me souviens de la vue du Nil endormi et de l’élégance du Winter Palace. De nos regards de hiboux fatigués-secoués-émerveillés lorsqu’on est entrés dans le hall de l’hôtel. De la beauté. Voilà, de la beauté.
Tôt le matin, je me souviens des visites des temples pour profiter des quelques degrés en moins et du soleil, déjà là, déjà haut, dans le ciel. Du soleil qui s’éveillait avec nous, et qui semblait nous accompagner tout au long de la journée. De la luminosité égyptienne qui donne une couleur toute particulière aux photographies, de cette luminosité à apprivoiser.
Je me rappelle de la beauté de Karnak, d’Edfou et de Kôm Ombo. De la découverte de la vallée des Rois, des Reines et des Nobles. De la pyramide de Gizeh et de son Sphinx. De nos yeux écarquillés, de nos sourires et de nos tout petits pas ralentis pour essayer de ne rien oublier. Pour essayer de tout voir tout entendre tout ressentir.
Je me souviens de mon excitation lorsque j’ai vu au loin pour la toute première fois le Steam Ship Sudan. De son élégance d’un autre temps. Du petit groupe de musique et de danseurs qui nous attendait pour nous souhaiter la bienvenue à bord. De leur joie de vivre et de leur énergie à vous serrer le coeur. De la citronnade, du bouquet de fleurs tendu, et de la découverte quelques minutes plus tard de notre nid parfait pour les prochains jours.
Des longues après-midi sur le pont supérieur à observer les paysages défilés sous nos yeux comme on regarde un tableau. De mon regard face à cette beauté qui ne s’écrit pas. Du Nil bien sûr. Du Nil et de sa végétation incroyablement dense. Des pirogues et égyptiens croisés au fil de la navigation. Des montgolfières dans le ciel au réveil.
Du Nil, je me rappelle de nos mots qui disaient maladroitement la beauté et la chance d’être là ensemble. Des photographies que l’on prenait en se répétant que c’était quand même mille fois plus joli en vrai, mille fois plus intense à vivre que tout ce que l’on pourrait écrire dire photographier illustrer. Il y avait la vie, la beauté de la vie, qui vous prend au corps et vous secoue. Qui nous rappelle d’ouvrir les yeux et de profiter de chaque seconde.
Je me rappelle des siestes l’après-midi et de ce sentiment d’apaisement qui me berçait lorsque je me réveillais. Je me rappelle du vent sur la peau lorsqu’on grimpait sur le pont supérieur et du silence qui nous saisissait. Des fins d’après-midi et de cette ambiance particulière qui se glissait sur le Sudan à mesure que le soleil décliné. Du ciel tout à coup rose jaune orange. Et puis, du thé partagé avant le diner, avant que le bateau débarquait et s’endorme pour la nuit. Des repas partagés qui nous surprenaient, à chaque fois, par leur finesse et leur justesse. Des grillades avec cette vue incroyable avant d’arriver à Assouan.
Du Nil, et cette dernière escale pour rejoindre le temple de Philae.
Du bateau, le temple vide et silencieux qui apparait majestueusement à l’horizon.
D’ici, se sentir privilégiés, d’avoir cette merveille juste pour nous. Ecouter le silence, s’imprégner des lieux, photographier. Observer. Sourire, sourire, sourire.
Et puis, et le coeur serré ; se souvenir que les égyptiens ont plus que jamais besoin de nous et que l’on serait bien d’accord pour troquer ce silence imposant contre quelques touristes. Qu’on veut bien se bousculer, parler un peu fort et avoir dix personnes sur notre photographie. Que ce n’est pas important tout ça. Que la vallée du Nil est drôlement magique et belle. Que l’on s’est sentis accueillis, attendus, bienvenus tout le long de notre séjour et, tout autant en sécurité qu’en France.
Du Nil, enfin, je me souviendrai de la dernière visite d’une ville, d’une ruine, d’un désert ; certains soirs. De la beauté des pierres à la lumière du coucher de soleil, et d’être restée là, sans bouger, jusqu’à ce que la nuit éteigne doucement le paysage.
Des sourires des égyptiens croisés et des regards plein de vie des enfants. Des petites échoppes et des vendeurs près à vous offrir leur monde pour un regard. Du narguilé à la pomme et du thé à la menthe que l’on prolonge encore un peu pour ne pas s’endormir trop tôt.
Des anecdotes de Khaled, notre guide parfait durant le séjour. Des sourires et de la bonne humeur de chaque employé à bord du Sudan, de leur joie de vivre. De notre petit groupe parfait. Des mots et du regard émus du directeur du bateau lors de notre départ.
Je me souviendrai, je crois toujours, du bonheur, et de la chance incroyable, d’avoir réalisé ma toute première croisière avec Voyageurs du monde et dans ces conditions-là. Je me souviendrai comme je suis rentrée un peu plus légère et grandie. Emerveillée. Comme l’Egypte m’a bousculée et transformée. Comme elle m’a remplie de beauté de couleurs de rire. Comme l’Egypte est lumineuse solaire majestueuse.
De l’Egypte, et peut-être un peu plus qu’ailleurs, je conserverai ses atmosphères, ses atmosphères qui vous collent des frissons et vous rappellent comme la vie, comme le monde, est beau quand on prend le temps de le regarder.
J’aime. Créer. Réserver un vol pour un pays, encore, inconnu. Écrire. Imaginer. Photographier. Observer le jour qui se lève et sa lumière bleutée.
L’instant où l’avion décolle. Et puis, la vue par le hublot. La mélodie d’un piano, la beauté d’une rencontre, la douceur d’une pluie d’été. Le bruit de pas sur le parquet. Le silence. La justesse d’un roman.
Je crois en la beauté de la vie. Je crois en l’amour. Je crois en la douceur. Je crois en l'humain. Je crois que les rêves sont faits pour être réalisés.