Photographie prise par l’amoureux dimanche.

Les cours se succèdent. Les petites joies et les grosses tristesses aussi. Cela ira de mieux en mieux, enfin j’espère. Je suis toujours la seule étrangère en classe, et c’est un peu dur de créer des liens mine de rien. Plus dur que je ne pouvais l’imaginer ça aussi. Faire des sourires ne permet pas de tisser des nouvelles amitiés. Je n’ai pas osé mettre mon prénom sur la feuille pour le repas de classe de demain. J’avais peur de passer une soirée en tête à tête avec moi même au milieu d’une foule. Bien sur, il faudrait oser. Bien sur. Puis, il y a les colocs, les soirées Erasmus, et leurs sourires. Des bouffés d’air. J’ai l’impression de comprendre de mieux en mieux en cours. Et, je n’ai jamais autant travaillé, révisé. Cette impression amère de faire pourtant du surplace. Je dévore mes livres, c’est ma petite consolation la lecture. Qui a dit que le quotidien Erasmus était un quotidien fait de fêtes? Quitter l’amoureux est très dur. Je me sens un monstre d’égoïsme, un charmant petite monstre. Cette pensée ne me quitte plus. Oui, j’ai souvent peur de tout perdre, de le perdre. Mes amis, mes amours. Mon amour. Je pensais que cela serait plus simple. Je pensais secrètement qu’il me suivrait jusqu’au bout du monde. Non, je me retrouve seule. Et, j’ai peur comme jamais. J’ai peur et j’en pleure. J’ai peur et je me dis qu’il(s) compte(nt) bien plus que ma vie, que mon futur d’adulte. Que. Je suis un peu perdue quand je pense à lui, à eux. Il y a quelques mois, je disais qu’un an, c’est rien. Que l’amour, c’est pour la vie. J’ai changé d’avis, je crois. Voilà tout. J’avais les mots trop simples d’une personne qui n’est pas encore partie.

Mais cela ira. Tout s’arrange avec le temps. Il y a des hauts et des bas. C’est normal. C’est normal.

Si vous voulez en savoir plus, sur mon expérience Erasmus, vous pouvez aller à cette adresse.

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Note du vendredi,



La première semaine de cours est finie. Mes premiers cours de Philosophie dans une autre langue. Je ne comprends pas tout. J’essaye d’attraper le sens global dans leur flux de paroles. Chaque cours, c’est une tempête de mots et de savoir inconnus. Une tempête en pleine figure de paroles colorées. C’est un sentiment étrange de partager une salle remplie de petits êtres qui ne pensent pas dans la même langue que moi. Partir vivre dans un autre pays, c’est un grand saut vers l’inconnu. L’inconnu du lieu, de la langue, de la culture. Se dire que Philosopher est universel pour se rassurer. Essayer de, tout au moins. C’est dur de ne pas tout comprendre, de se dire qu’on passe à coté de belles choses à cause de son niveau de langue. De se retrouver comme un enfant pas plus haut que quatre pommes et qui comprend si peu. Avoir un vocabulaire si limité. Ici, je me sens parfois comme un bébé, un petit être fragile et limité. Étudier ici, c’est prendre conscience de beaucoup de choses. Chaque cours, c’est une prise de conscience, des réflexions. J’ai peur souvent, je pleure parfois, je doute mais je grandis. Si venir étudier dans une autre langue semblait fabuleux, cela devient vite un obstacle lorsqu’on comprend si peu, si mal. Je ne baisserai pas les bras, non, surtout pas. Je compte bondir, apprendre, m’épanouir. L’obstacle de la langue est aussi un enjeu.

Par delà les cours, il y a les rencontres et les découvertes. Puis demain, il y aura l’amoureux dans mes bras.

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