
C’est un peu une tradition de faire le bilan chaque année. Alors, hop, c’est parti !
2011. Les études enivrantes, les écritures enfantines, les allers-retours Poitiers-Toulouse-Paris, la fatigue au bout du coeur, les photographies minuscules, les baisers sur la pointe des pieds sur les quais de gare. L’impression persistante que l’année s’est évaporée au bout des petits chemins.
L’année des études, des études qui débordent qui finissent doucement. Le Master et la licence de FLE. L’apprentissage de l’arabe chaque lundi soir, la difficulté à apprendre un autre alphabet que le sien. Ce souci de perfectionnisme qui grignote mes nuits. Ce fut. Une petite valise et quelques mois à Paris. Le fabuleux stage. Des tonnes d’espoir et des bébés projets. Cette ivresse de nouveauté qui pousse à se dépasser à grandir à se réinventer. J’ai fabriqué quelques blogs, dessiné une e-boutique, trouvé un contrat de professionnalisation. Il y a eu le choix délicat du sujet du mémoire. Cela a pris des semaines, peut-être des mois. Puis, il y a eu ce sujet parfait qui me parle m’obsède me donne envie d’aller plus loin. De fouiller, d’analyser, d’écrire. Et cette impression de grandir.
Les jours ont filé si vite si vite. J’ai claqué des portes. J’ai fabriqué des cœurs en papier. J’ai collé des images-souvenir dans un cahier et y ai accolé mes mots. J’ai glissé un ruban autour de mon poignet, dessiné des soleils sur les vitres. J’ai virevolté. Pris sa main comme Doudou-câlin. J’ai douté mille fois du tournant qu’avait pris ma vie. J’ai regretté les lettres, la philosophie et cet idéal repoussé. Envolé. J’ai papillonné. J’ai trinqué au futur les paillettes au bout des cils. J’ai oublié d’écrire de lire trop de fois. J’ai trouvé des excuses. Je me suis trouvée des excuses. Le temps, la fatigue, les projets.
Je me suis noyée dans des films. Les séances de cinéma se sont rapprochées. J’ai appris à tout oublier à l’intérieur des salles noires, à me laisser bercer. Juste bercer et se sentir bien. Je me suis mordillée les lèvres. Jusqu’au sang. J’ai dit au revoir à ma grand-mère un après-midi d’été. A ma petite-petite chienne qui a grandi en même temps que moi. J’ai jeté une part de mon enfance. J’ai pleuré.
2011. J’ai pris l’avion pour Milan, réservé deux billets sur un vol manqué pour Venise et rêvé de partir au bout du monde. J’ai postulé en Inde en Afrique au Pérou. En Espagne. Accumulation minutieuse de lieux improbables. J’ai attendu mille mails. J’ai pleuré trop de fois cet espagnol fuyant, cet espagnol que j’ai peur de ne plus retrouver à force de rendez-vous manqués. J’ai hurlé à l’injustice, tapé du poing sur la table. Boucan de pacotille. J’ai mis le bout de mon nez dans le monde professionnel. J’ai angoissé. J’ai apprivoisé l’idée de grandir. J’ai grandi. Un peu.
J’ai compris comme une ville pouvait manquer. Viscéralement. J’ai découvert la force de l’eau. L’équilibre du corps immergé. J’ai plongé. J’ai écouté mille fois Benjamin Biolay et Ludovico Einaudi. J’ai monté le son. J’ai fait de la confiture au goût enfance, me suis lovée dans ses bras la nuit. J’ai collectionné précieusement les fous rires. J’ai gribouillé des petits mots de rien du tout, fait des grimaces, volé des bisous (ce sont les meilleurs). Je me suis glissée dans des jolies robes et j’ai coupé ma frange. J’ai vu la mer, l’océan et le jour qui se lève. Doux émerveillement. 2012.
Et vous, votre année ?





 
