J’ai en tête depuis le début de l’été un joli calendrier, un calendrier pour celles qui n’auront pas, ou peu, de vacances cet été. Un calendrier pour noter les escapades, les respirations et aussi les petites obligations. Un calendrier pour donner un air de vacances même au quotidien les plus sérieux, un calendrier pour avoir un été coloré même avec des deadline trop proches et de trop nombreux mails en attente de réponses (allez, on respire et on sourit !).
Alors voilà ce petit calendrier, avec un peu de retard. J’espère qu’il vous sera un peu utile et surtout qu’il glissera un peu de soleil dans vos journées. Je l’ai voulu épuré et coloré. Léger, pétillant et délicat.
Le PDF est constitué de deux pages : une pour le mois de juillet, et une seconde pour le mois d’août.
J’en ai fait deux modèles, un tout vide, et un avec des petits mots sur les cases colorées. Comme je n’arrivais pas à me décider sur ma version préférée, je vous propose les deux :
Cela fait des années que je rêve de cet appartement en centre-ville à Toulouse. Des années, que je dis que cela sera un appartement en ville, ou rien. Que les aller-retour sont bien trop usants, qu’on dépose beaucoup trop de notre temps et d’énergie dans les trajets. Pourtant, lorsqu’on est arrivés sur Toulouse en novembre dernier, on a posé nos valises en banlieue. Dans cette ville où j’ai grandi et à quelques pas de la maison familiale. Un appartement joli et spacieux, mais loin de tout.
J’ai mis un peu de temps à me rendre compte que la ville, et son bouillonnement, me manquerait tant. A Poitiers, on vivait dans le centre. Près de tout. Bien sûr, ici, on était à quelques pas de mes parents. Bien sûr, en voiture, on rejoint Toulouse en vingt petites minutes. Bien sûr, ce n’est pas grand chose. Pourtant, j’avais l’impression de faire demi-tour, de ne pas être vraiment à ma place ici. L’idée de vivre dans cette ville m’angoissait, comme si en quelque sorte j’étais pré-déterminée, comme si je ne pourrais plus que m’en éloigner difficilement.
D’ici, le point de vue change. Il faut prendre la voiture pour tout. A 19 heures, tout s’apprête à fermer. Lorsqu’on travaille un peu trop, les sorties deviennent délicates. Il faut s’organiser, il faut attendre dans les embouteillages, se garer, prévoir le retard probable dû à la circulation pour avoir enfin le droit de respirer et de profiter un peu. Rapidement et sans un peu de courage, on oublie les séances de théâtre qui commencent trop tôt, les verres en terrasse à 19 heures et les déjeuners avec une copine. Tout se complique.
Alors, on a pris le temps de chercher un appartement où l’on se sentirait bien, qui nous ressemblerait et dans lequel on pourrait se projeter durant quelques années. Pour la première fois, on s’est donnés le droit d’être exigeants. On le voulait assez spacieux, et puisqu’on travaille tous les deux de chez nous, avec un grand bureau où on pourrait fermer la porte le soir. On rêvait de joli parquet et des portes-fenêtres pour la luminosité. On voulait de l’ancien, mais rénové. On imaginait un balcon et de petits déjeuners dessus. Alors, on a cherché doucement et sans se précipiter. On a mis quelques mois à trouver notre perle rare.
Et puis début juin, on est tombés sur cette annonce. Il est en hyper centre, mais dans une rue assez calme. Il a été refait à neuf il y a tout juste un an. Le parquet d’origine a été rénové et est beau-beau-beau. Il est traversant et toutes les fenêtres sont des jolies portes-fenêtres, dont certaines donnent sur un grand balcon sur cour. Nous serons les seuls à cet étage-là. Il est incroyablement parfait et tout près du canal pour les balades d’Holly. Une place de parking nous attend sagement.
Alors, voilà, on sautille. On se projette. On aura les clefs dans une semaine. Et, même si un déménagement n’est jamais drôle, et même si ce n’est sûrement pas très sérieux de déménager tous les six mois, je sais qu’on déjà sera heureux ici. Et ça, c’est l’essentiel.
Je me souviens de ce bateau, des petits pas attentionnés pour monter dessus et de ce sentiment de liberté qui m’envahissait alors. Je me souviens de bruit du moteur lorsque le port s’éloignait doucement de notre vue. De la boussole et de la carte. De mon admiration quand on dépliait tout à coup les voiles, de ma fierté quand je pouvais aider un tout petit peu. A ma hauteur. Tout ça, cela me semblait fabuleux.
J’étais minuscule et j’en conserve encore des souvenirs très clairs. Des souvenirs heureux et d’une incroyable intensité. Je me rappelle des encouragements pour que je les rejoigne dans l’eau. Je me souviens de ce bleu qui nous submergeait alors. De l’eau, qui me paraissait tout à coup, glacée. Je me souviens de ma petite peur, de ma bouée au cas où jamais bien loin, mais dont je me faisais un point d’honneur à ne pas utiliser. Parce qu’à huit ans, je portais déjà cette fierté de dire que je n’étais pas frileuse et que non, non, je n’avais pas peur. Je souriais, je savourais. Parfois, je serrais les poings.
Cela fait des années que le voilier est au fond du jardin de mes parents. Des années qu’il n’a pas vu l’eau. Des années qu’on se promet de le remettre à la mer avec E., d’apprendre à naviguer, de mettre les voiles. Qu’importe la destination tant qu’on étreint à nouveau ces souvenirs d’enfance, de liberté.
Alors, ce week-end, je commence par un stage de voile. Je sais déjà que cela va être formidable et que cela sera le début d’une nouvelle histoire.
J’aime. Créer. Réserver un vol pour un pays, encore, inconnu. Écrire. Imaginer. Photographier. Observer le jour qui se lève et sa lumière bleutée.
L’instant où l’avion décolle. Et puis, la vue par le hublot. La mélodie d’un piano, la beauté d’une rencontre, la douceur d’une pluie d’été. Le bruit de pas sur le parquet. Le silence. La justesse d’un roman.
Je crois en la beauté de la vie. Je crois en l’amour. Je crois en la douceur. Je crois en l'humain. Je crois que les rêves sont faits pour être réalisés.