De Pucón, je me souviendrais de l’atterrissage. On avait quitté Santiago sous un ciel d’été. On atterissait sous la neige et avec une vingtaine de degrés en moins.
Le paysage avait brutalement changé. On était entourés de montagnes et de lacs. C’était glacé et beau. Le brouhaha de la ville semblait, tout à coup, à des milliers de kilomètres.
Sur la route, on s’est arrêtés plusieurs fois pour observer le paysage et prendre quelques photographies avant de rejoindre Pucón. Le temps semblait suspendu. De la fenêtre, on montrait du doigt le volcan chaque fois qu’il apparaissait en s’exclamant ¡ el volcano !
Vers treize heures, on a déjeuné dans un restaurant typique mapuche.
Leur accueil et leur bienveillance restera le plus intense et touchant souvenir du voyage. Je me souviens du feu au centre de la pièce et de l’odeur du pain cuisant. De la musique jouée et du silence à notre table lorsqu’on a commencé à manger. D’avoir pensé à ce moment là aussi que, oui, le partage entre une communauté et des voyageurs est possible et merveilleux quand cela se produit.
J’ai toujours un peu d’appréhension à l’idée de rencontrer une communauté typique en voyages. J’ai peur du folklore mis en scène et de voir plutôt une pièce de théatre mal jouée qu’assister à une véritable rencontre. Je me doute que l’équilibre, quand on est de l’autre coté, doit être délicat à trouver. Il faut se mettre en scène, partager sa culture tout en restant soi. Il faut aussi, et c’est l’essentiel, avoir envie de partager sa culture. Je me souviens d’une rencontre et d’une nuit magique dans le désert de Jordanie où, de la même façon qu’à Pucón, la rencontre avait eu lieu. Des années après, j’en parle encore avec des étoiles dans les yeux.
Avant de partir, j’ai acheté un bonnet tissé par la maitresse des lieux. J’ai depuis un bout de cette communauté-là qui plane sur la tête et qui semble veiller sur moi.
Et puis, il y a eu les bains d’eau chaudes naturelles et le paysage incroyable qui les entouraient. Le corps qui se détend, à mesure que les minutes s’égrainent, et les yeux accrochés à l’horizon.
La marche. Les heures de marches. Dans la montagne. Sur un lac glacé. Au bord d’un lac. Les doigts qui brulent à cause du froid et cette envie d’aller toujours plus loin. De voir plus, de se dépasser.
La première expérience de rafting et cette promesse, de soi à soi, de recommencer vite. Les paysages à couper le souffle qui défilait sous mes yeux. Le coucher du soleil, le soir, sur le lac et la vue du volcan au loin. Le ciel alors qui ressemblait à une peinture. Le café, le dernier soir partagé, pour étirer encore ces jours-là. Les mots oubliés et les photographies comme souvenir unique de ces instants-là.
C’était glacé et beau, c’était Pucón.
Belle réflexion sur le partage entre la découverte de l’autre ( il y en a 7 milliards…) et le voyeurisme touristique.
Merci beaucoup Fabienne !
merçi May, et quelle belle plume………….. ces récits de voyages sont fantastiques et c’est vrai en te lisant on ne voit plus le voyage touristique souvent proposé par ces tours opérators.
bonne continuation
Toujours un plaisir de te lire. Surtout quand tu nous fait découvrir ce beau pays.
Je te lis avec toujours autant d’entouthiasme. La délicatesse de tes phrases, la sensibilité avec laquelle tu retranscris ton voyage et les émotions que tu vis, c’est extrêmement touchant :)
une éternité que je ne suis pas venue chez toi, toujours aussi doux <3