Je viens de me faufiler sous la petite tente installée pour la nuit et d’ouvrir le moleskine. On est au milieu du désert et j’ai un énorme sourire à l’écrire.
Je ne sais pas vraiment pourquoi le désert me bouscule toujours autant. La première fois où je suis allée dans le désert, c’était en Jordanie. C’était il y a un peu plus de quatre ans. Je conserve un souvenir particulier de cette soirée passée à la belle étoile. Je me souviens de l’odeur du narguilé et des notes de musique jouées par un touareg. Quelques mois plus tard, il y a eu le désert du Maroc, puis un peu plus tard encore celui d’Abu Dhabi.
A chaque fois, j’en suis ressortie bouleversée et apaisée. A chaque fois, il y a eu cette connexion à la nature qui m’a saisie et émerveillée. Je suis une enfant de la ville. Je suis née au milieu d’immeubles. Je suis hyper-connectée. Je cours, j’ai un iPhone greffé à la main et toujours trop de mails en attente. J’aime aller au musée, découvrir une nouvelle pièce de théatre et me glisser dans un fauteuil de cinéma. J’aime travailler dans un café l’après-midi et partager quelques tapas au milieu d’une place animée à la nuit tombée. J’aime la ville pour son histoire, son architecture et son bouillonnement.
Et si je ne quitterai le centre-ville pour rien au monde, je ressens, souvent, au quotidien le besoin de ralentir et de me recentrer. A lire vos mots sur mon article Sur le nécessité des creux et du vide, je crois que je ne suis pas la seule à ressentir ce besoin-là.
A Toulouse, j’ai toujours autant de mal à me déconnecter plus de quelques heures. Cela sonne et se bouscule dans ma petite tête. Parfois, et sans m’en apercevoir, cela me compresse doucement et bloque mon imagination et ma créativité. Je suis dans la course, le contrôle et l’action, et, cela déborde.
Alors, avec le temps, j’ai appris à un peu mieux me connaitre, me protéger et m’écouter. Dès les beaux jours, on profite des parcs toulousains avec Hollynette. Je laisse mon ordinateur et mon téléphone à l’appartement. Je regarde moins mes mails et je prends le temps pour y répondre. Je ne me force pas. J’ai troqué mon iPhone contre un livre avant de m’endormir. J’essaie d’être moins connectée, mais mieux. J’essaie aussi d’avoir un rôle actif et conscient lorsque je me connecte, et de me détacher de ce sentiment de vide quand je n’ai pas mon iPhone-doudou près de moi.
Et puis, aussi, depuis quelques mois, j’essaie de prévoir des escapades, d’une journée ou un peu plus longues, où je m’éloigne de ce bouillonnement-là. Où je retrouve la nature et où mes sens sont en éveil. Je sais que je n’ai pas besoin ni de partir au bout du monde ni durant des semaines, et que, souvent, les plus belles surprises sont proches de nous : ce trek dans le désert en est définitivement une.
D’ici, tout semble se faire naturellement. Il y a ce silence réconfortant des grandes étendues et la chaleur du soleil qui berce dès le levé du soleil. Il y a les longues journées à observer les couleurs du ciel et l’horizon. La connexion oubliée au porte du désert et la force et la simplicité de la nature retrouvée.
Il y a un peu tout ça qui fait sens, qui se mélange, et qui rappelle aussi en filigrane la beauté, et la simplicité, de la vie.
Merci, merci encore Allibert Trekking pour cette belle, et vivifiante, parenthèse au cœur du désert marocain.
Je crois que je vais le dire à chaque article mais j’aime tes photos (la lumière, l’univers qui en ressort…). Et puis que ça fait du bien de souffler un peu parfois du stress de la ville et du quotidien !
C’est tellement beau. Je suis là, dans la jungle parisienne, à lire ton article, et ma seule envie c’est de m’envoler dans ce désert.
Tes photos sont très belles, merci de les avoir partagées avec nous.
Merci de partager ce petit instant de bonheur, de déconnexion et de réflexion avec nous ! En tout cas les photos sont magnifiques. Et, je suis bien d’accord avec toi, cela fait tellement du bien de temps en temps de se déconnecter, de penser à autre chose, de lire, de profiter sans être rivée sur son écran. Depuis quelques jours / semaines j’essaie de mettre mon téléphone en mode avion une heure avant de dodo et cela me fait un bien fou, je gagne du temps, et je prends enfin le temps de lire autre chose que des tweets !
Bisettes,
Aurore / Au’riginalité du blog http://auriginalite.com
Cet article fait particulièrement écho en moi ; je suis certainement moins attachée au bouillonnement, mais le désert m’a profondément touchée. C’était il y a quelques années déjà, mais je crois que les images, les odeurs et les sons resteront gravés dans ma mémoire pour un bout de temps encore.
Tes photos sont d’une beauté! Et tes textes d’une rare poésie.
Je suis fan May…
Coucou May! Comme toi (et comme beaucoup de citadins je pense), j’aime le bouillonnement des villes mais j’ai aussi besoin de déconnecter et de faire régulièrement des pauses plus ou moins longues au calme et dans la nature… Merci pour ce bel article et tes superbes photos, qui me donnent furieusement envie de retourner dans le désert, paysage magique qui happe et force à ralentir…
En effet c’est assez magique!
Tes photos sont sublimes, ça donne envie de faire une escapade déconnectée du monde dans le désert :)
Hoooo c’est magnifique !!
Bisou ma belle
Ah oui, je ressens la même sensation de joie et de paix dans le désert!
En l’espace de cinq minutes, je me suis aussi sentie au milieu du désert, sous une tente, à la belle étoile.
Dans un vide, une parenthèse, un rêve…
Quel bel article
Tes photos me font du bien et bien sûr je me retrouve dans tout ce que tu dis.
Je rêve d’un voyage aussi dépaysant, qui me permette de réellement déconnecter, de tout.
Je me contente de petits voyages par-ci par-là en France dès que l’occasion se présente, je passerai la frontière en juillet prochain, et qui sait un jour, je me retrouverai peut-être au milieu du désert.
Très bel article (comme toujours). Je suis comme toi, j’aime la ville et je ne la quitterais pour rien au monde. L’idée de vivre à la campagne m’oppresse d’ailleurs énormément. Mais parfois, ça fait énormément de bien de déconnecter !
Je n’ai encore jamais été dans le désert mais je compte y aller un jour, sans aucun doute. Ca doit être une expérience unique ! Tes photos sont très jolies d’ailleurs :). Bisous