Depuis ce matin, 10 heures et quelques minutes, les larmes n’ont cessé de se dessiner sur mes joues. 10 heures, c’est l’heure à laquelle les espoirs et les rêves se sont modelés en larmes. C’est l’heure où il ne restait plus rien. J’étais face à ma perte, face à ce gros chagrin et à mes tords. C’est l’heure où la jolie berceuse s’est éteinte. Dans la rue, les larmes devenaient peu à peu de la glace. Je crois que j’aurais pu rester des journées entières sur ce trottoir à attendre que le vase à larmes s’assèche. J’étais seule. C’est cela alors la solitude, ce sentiment destructeur et si intense. Tout arrivait par vagues. La peine secouait mon petit corps. Cachée sous mon écharpe immense, on pouvait entrevoir des soubresauts. C’est la peine, la peine qui s’ évacue par tous les pores, qui s’enfuie par chaque parcelle de mon corps. De mes petites mains, j’avais déposé un bouquet d’espoir, d’espérance et d’illusion à cette date à cette heure précise au milieu de la route. Le froid ne m’atteignait pas. Je n’avais plus mal, je n’étais pas triste. Je subissais le poids entier de la défaite, de la destruction. La douleur se compressait sur mon coeur, elle n’habitait. En une fraction de secondes, elle s’était introduite sous ma peau.
Je tremblais, hoquetais, et des larmes continuaient à se dessiner sur mes joues. J’étais seule. La solitude me berçait à présent dans une douceur mortuaire. Arrivée à la maison , les larmes ne s’étaient pas amuïes durant le trajet, la valse des tristes. Comment faire pour arrêter la musique?
Accordez-moi une dernière danse, une dernière chance.