
Mon amour, mon trésor ; je savoure chaque instant avant : avant toi, avant toi et ton coeur qui bat contre le mien. Avant ton regard si neuf et si pur sur le monde. Avant ton odeur et ta peau contre la mienne.
Avant toi, et notre rencontre.
Neuf mois que l’on s’apprend, qu’on grandit et se découvre ensemble. Neuf mois que tu me colles au coeur et au corps.
Neuf mois à ne penser qu’à toi. A vivre pour toi.
Neuf mois à te veiller.
On ne s’est jamais vu et nous ne faisons qu’un.
Dans ma tête, dès le réveil, j’énumère les dernières fois sans toi. Le dernier coucher de soleil, le dernier voyage, la dernière brasse dans la piscine. Le dernier restaurant avec ton papa. Le dernier livre lu dans le silence précieux de la nuit.
Le dernier café, le matin, sur la place ensoleillée à côté de l’appartement. Il fait si doux, le soleil n’est pas encore fort. La place est calme. Le temps semble s’étirer. Je prends mon moleskine et je t’écris. Je savoure ce moment précieux.
Je t’écris pour que tu saches combien tu es désiré, attendu, aimé avant même ton premier souffle. Je t’écris, mon amour, pour que tu n’en doutes jamais.
Tu n’es pas vraiment là et, tu sais, on ne parle que de toi. Je ne pense qu’à toi. Tu es ma plus belle obsession.
Je marche, je gambade. On me dit d’arrêter de courir. Mais moi, tu sais, j’ai l’impression, à chaque pas, de me rapprocher un peu plus de toi. De notre rencontre.
Je prépare ton arrivée. Je me prépare. Je nous prépare. Je pense à mon corps devenu ta maison et à ma peau devenue frontière.
J’achète des doudous, des layettes, des langes. Je fais un pas de côté. Je suis sortie du monde. Je m’offre une part de lenteur et de poésie. Je tisse un nid confortable, hors du tumulte de la ville, pour l’été.
J’écoute les gens parier sur la date de ta venue au monde, sur ton sexe, sur ton prénom. Ils disent que tu seras lion, que tu. Je m’absente de la conversation. Je pose ma main sur mon ventre et je t’imagine de l’autre côté.
Alors, je ferme les yeux et je te murmure des mots doux. Je sais que tu sais déjà tout.
Je te sens, je te rêve. Je te dessine. Apaisé, rieur, rêveur. Tu seras un enfant de l’été. Un enfant de la lumière, de l’amour et du temps ralenti. Tu es notre ciel bleu.
Je savoure ces moments précieux qui n’appartiennent, encore, qu’à nous deux. Dans six, trois, deux jours ; nous ferons deux.

En lisant votre lettre, je me retrouve dans cette attente douce et intense, cette préparation où chaque instant semble suspendu. Attendre quelqu’un, que ce soit un enfant ou une rencontre amoureuse, transforme notre perception du temps et nous rend plus attentif à chaque détail, chaque souffle, chaque petit geste du quotidien. Pour ma part, j’ai découvert que la vie peut aussi offrir cette magie à travers des rencontres sincères, comme celles que j’ai pu faire sur Mytilene, un site dédié aux lesbiennes célibataires. La simplicité du moteur de recherche et du tchat permet de dialoguer avec des femmes proches, de se découvrir doucement et d’envisager une relation sérieuse sans pression. Cela m’a appris que, tout comme on prépare un nid pour un enfant, on peut préparer son cœur pour accueillir quelqu’un avec attention et authenticité.